Les principaux indices boursiers de New York ont clôturé en baisse mercredi, tandis que la Bourse de Toronto a dégagé un léger gain après que la Réserve fédérale des États-Unis eut annoncé qu'elle laissait son taux d'intérêt directeur inchangé pour l'instant.

La moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a glissé de 34,65 points à 17 640,17 points, tandis que l'indice élargi S&P 500 a cédé 3,82 points à 2071,50 points et que l'indice composé du Nasdaq a abandonné 8,62 points à 4834,93 points. Les trois indices étaient en hausse au moment de l'annonce de la Fed.

À la Bourse de Toronto, l'indice composé S&P/TSX a rendu une partie de ces gains après l'annonce, mais a réussi à conserver une partie de sa progression pour clôturer en hausse de 39,22 points à 13 923,45 points - mettant fin du coup à une séquence de cinq séances consécutives de pertes.

Le dollar canadien a poursuivi sa récente glissade en se dépréciant de 0,44 cent US à 77,36 cents US.

«On n'a pas assisté à une grosse réaction après le communiqué de la Fed», pourtant l'événement économique majeur de la journée, a reconnu Michael James, de Wedbush Securities.

La Fed s'est abstenue de relever ses taux, ce qui est a priori une bonne nouvelle pour les investisseurs, mais cette décision était déjà largement anticipée et les indices ont même plongé dans le rouge lors des dernières minutes d'échanges, d'autant que la banque centrale a par ailleurs légèrement abaissé ses prévisions de croissance.

«Cela n'avait rien d'étonnant que les taux ne soient pas relevés», a estimé M. James, rappelant notamment que les derniers chiffres mensuels sur l'emploi américain s'étaient révélés très décevants.

«Vu le communiqué d'aujourd'hui et ses nouvelles prévisions, la Fed s'est laissé toutes les possibilités, y compris une hausse des taux en juillet», a prévenu dans une note Harm Bandholz, d'Unicredit. «On peut donc en rester à l'idée qu'il y aura deux hausses de taux d'ici la fin 2016 - même s'il faut reconnaître qu'une minorité non négligeable des membres du comité monétaire se prononcent désormais plutôt pour un seul relèvement».

L'attentisme de la Fed laisse en tout cas tout loisir aux investisseurs de se concentrer à nouveau sur l'approche du référendum britannique du 23 juin sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne. Janet Yellen, présidente de la Fed, a elle-même reconnu dans sa conférence de presse que le risque de Brexit avait contribué au maintien du statu quo monétaire américain.

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«Désormais, la question est de savoir si la Fed relèvera ses taux en juillet, une fois que l'on saura la semaine prochaine quelle est l'issue concernant le Brexit», en premier lieu si ce risque est écarté, a commenté M. James, estimant que la banque centrale ménageait pour l'heure «la chèvre et le chou».

En plus des incertitudes concernant le Brexit, dont les conséquences se font surtout sentir sur les marchés européens, les inquiétudes sur l'économie mondiale sont aussi attisées par de récents chiffres médiocres sur le commerce et les investissements en Chine, plutôt plombants pour les places asiatiques.

L'immobilisme de la Fed «ne semble pas justifié par les fondamentaux de l'économie (américaine) actuellement... Donc ça veut dire qu'ils ont une autre idée derrière la tête et qu'ils voient des risques mondiaux», a conclu Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services.

- Avec La Presse Canadienne