La Bourse de Toronto a clôturé en baisse de près de 100 points hier, tirée vers le bas par un recul des prix des matières premières.

L'indice composé S&P/TSX du parquet torontois a lâché 91,09 points pour terminer la séance à 13 826,01 points, sous la pression des actions des secteurs de l'or, des matériaux et des métaux.

La perspective d'une hausse des taux d'intérêt américains a nui au dollar canadien, qui s'est déprécié de 0,71 cent US à 76,79 cents US.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a cédé 21 cents US à 48,70 $ US le baril, tandis que le prix du lingot d'or a perdu 2,50 $ US à 1274,40 $ US l'once et que le prix du cuivre a échappé 1 cent US à 2,08 $ US la livre.

Pour sa part, Wall Street a fini incertaine hier  après qu'un document de la Réserve fédérale (Fed) a accentué la prudence générale en laissant la porte ouverte à un resserrement monétaire plus rapide qu'attendu: le Dow Jones a perdu 0,02%, le Nasdaq a gagné 0,50%.

Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones  a cédé 3,36 points à 17 526,62 points alors que le Nasdaq, à dominante technologique, a pris 23,39 points à 4739,12 points. L'indice élargi S&P 500 a avancé de 0,42 point, soit 0,02%, à 2047,63 points.

Wall Street s'est inclinée après la publication en deuxième partie de séance du compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Fed, dont le contenu montre que les responsables de la banque centrale n'excluent pas une hausse des taux dès juin.

«Ça ne veut pas dire que la Fed va faire quoi que ce soit, mais elle a très peur que le marché ne soit pas aligné sur ses objectifs», a estimé Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services. «Et sa volonté exprimée, c'est deux hausses de taux d'ici la fin de l'année. Donc en préparant le terrain pour quelque chose qui n'arrivera peut-être pas, elle enlève le risque de surprise».

Wall Street ne s'est d'ailleurs pas affolée, se contentant de ralentir après un début de séance hésitant, d'autant que plusieurs responsables de la Fed avaient déjà préparé le terrain cette semaine en évoquant l'éventualité d'une rapide hausse des taux.

«La Bourse est en train de chercher un élément qui pourrait la conduire plus haut», a résumé Sam Stovall, de Standard & Poor's Global Intelligence, remarquant que les indices s'étaient récemment repliés chaque fois qu'ils avaient atteint un niveau élevé par rapport aux bénéfices des entreprises.

«Ce n'est pas le fait que la Fed monte ses taux ou non qui permettra au marché d'avancer», a-t-il conclu. «Il va falloir que les entreprises améliorent leurs prévisions de bénéfices».

Parmi les valeurs, les banques ont fortement monté, comme JPMorgan (+3,86%), Bank of America (+4,85% ) ou Goldman Sachs (+3,42%), car l'idée d'une hausse des taux d'intérêt favorise le secteur financier par contraste avec l'ensemble du marché.

La chaîne de supermarchés Target a plombé le secteur de la distribution en perdant 7,62%  après avoir fait état d'une baisse de son chiffre d'affaires et des bénéfices trimestriels, et dit s'attendre à une stagnation ou un recul de ses ventes comparables pour les trois mois en cours.

- Avec Agence France-Presse