Les marchés boursiers nord-américains ont avancé hier, les opérateurs ayant fait fi du fait que des pays parmi les plus grands producteurs de pétrole n'ont pas réussi à s'entendre ce week-end pour limiter leur production.

L'indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto a avancé de 82,62 points pour clôturer à 13 719,82 points, soutenu par les actions des secteurs de l'énergie et des métaux de base.

Malgré ces gains, le cours de référence du pétrole brut en Amérique du Nord, pour livraison en mai, a chuté de 58 cents US pour s'établir à 39,78 $ US le baril. Le prix du contrat à terme pour livraison en juin, qui fait l'objet de volumes de transactions plus importants, a pour sa part cédé 52 cents US à 41,19 $ US.

De son côté, le dollar canadien s'est apprécié de 0,24 cent US à 78,14 cents US.

Des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) se sont rencontrés ce week-end à Doha, au Qatar, mais ils n'ont pas réussi à s'entendre au sujet d'un gel de leur production. L'Arabie saoudite a indiqué qu'elle n'appuierait pas un accord si l'Iran, qui tente d'augmenter sa production maintenant que les sanctions internationales à son endroit sont levées, n'y adhérait pas.

En ignorant l'échec des négociations de Doha, Wall Street a pour sa part monté  au plus haut de l'année et témoigné d'un entrain toujours difficile à entamer: le Dow Jones a pris 0,60% et le Nasdaq 0,44%.

Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones  a gagné 106,70 points à 18 004,16 points, terminant au-dessus de 18 000 points pour la première fois depuis le 20 juillet, et le Nasdaq, à dominante technologique, 21,80 points à 4960,02 points.

L'indice S&P 500, jugé le plus représentatif par de nombreux investisseurs, a avancé de 13,61 points, soit 0,65%, à 2094,34 points.

«Franchement, c'est un peu surprenant», a reconnu Chris Low, de FTN Financial.

Alors que de nombreux observateurs mettaient en garde sur un repli du marché en cas d'issue décevante à la réunion de Doha,  les trois indices ont fini à des niveaux sans précédent depuis la fin 2015.

«Cela laisse perplexe, mais c'est que les investisseurs veulent être confiants», a estimé Jack Ablin, de BMO Private Bank.

En l'absence de chiffres américains notables, les observateurs essayaient de trouver des explications à la résistance de Wall Street. M. Low citait des statistiques meilleures que prévu en Chine, tandis que M. Ablin évoquait des propos de William Dudley, vice-président de la Réserve Fédérale (Fed), qui s'est montré prudent quant au rythme prévu par l'institution pour durcir sa politique.

Reste qu'«il est aussi important de voir ce que les investisseurs choisissent d'ignorer que ce qu'ils choisissent de retenir», a conclu M. Low.

Parmi les valeurs, une semaine chargée de résultats a commencé avec notamment ceux de PepsiCo, géant des snacks et des boissons non-alcoolisées, qui a cédé 0,05%. Sa performance trimestrielle a été globalement supérieure aux attentes, notamment grâce à la demande aux Etats-Unis, mais défavorable à l'international.

Le fabricant de jouets Hasbro a monté de 5,79% après avoir fait part d'un bond de ses ventes et des bénéfices trimestriels, notamment grâce à ses produits dérivés du dernier épisode de la saga cinématographique Star Wars.

AFP-PC