La Bourse de croissance du TSX commence à montrer quelques signes de reprise. Il était grand temps avant que ce marché de titres d'entreprises trop petites ou trop jeunes pour la grande plateforme du TSX ne soit rebaptisé Bourse de décroissance.

Nettement mieux nommée en anglais, la « Venture » (ou « risquée ») affiche un gain de 9,3 % depuis le début de l'année, suivant son indice Select. C'est deux fois mieux que pour l'indice général des grandes valeurs de la Bourse TSX. Une mince consolation cependant pour les spéculateurs qui ont vu ce marché perdre près de 70 % de sa valeur de l'été 2011 jusqu'alors.

L'indice régional Morningstar Banque Nationale Québec, qui rassemble une plus grande proportion de petits titres que le S&P/TSX, bat lui aussi la marche. Ce panier de titres québécois a bondi de 10,4 % depuis son creux de janvier. Le souffle du marché était soutenu encore la semaine dernière avec 76 titres en hausse contre 40 en baisse, note le service de recherche de la Financière Banque Nationale.

Les jeunes entreprises commenceraient donc à intéresser les investisseurs avec leurs valorisations attrayantes. Les titres de ressources, grands et petits, reviennent aussi en faveur avec la montée du prix de l'or et le raffermissement des cours du pétrole.

« La bonne nouvelle, c'est que les secteurs cycliques et les compagnies avec des bilans plus faibles surperforment depuis la mi-février, indiquant un possible tournant en ce qui a trait à l'appétit du risque des investisseurs. » - Éric Corbeil, économiste principal de la Banque Laurentienne, au début du mois

ROULEMENT SAISONNIER

Le début d'année est généralement favorable aux actions en raison de l'affluence de liquidités en Bourse. Il s'agit principalement des sommes à réinvestir provenant des investisseurs, petits et grands, qui ont vendu leurs positions perdantes au 31 décembre pour des fins fiscales.

Premiers jetés en pâture pour le fisc, les petits titres sont aussi les plus prompts à rebondir. Selon le Stock Trader's Almanac, ces poids légers battent habituellement les grosses valeurs de la mi-septembre jusqu'en mai.

Les petits titres ont d'ailleurs pris leur revanche sur les gros aux États-Unis cette année encore, bien que le calendrier soit un peu décalé là aussi. L'indice Russell 2000, qui regroupe autant de titres américains de petite capitalisation, a bondi de 13,7 % depuis son bas du 11 février, comparativement à 11,6 % pour le S&P 500. Il était aussi plus amoché jusque-là.

La firme américaine Goldman Sachs, dans un rapport de recherche récent, souligne par ailleurs que la faiblesse des cours des nouvelles entrées en Bourse pèse sur le marché des petites capitalisations, qui en dépend beaucoup. Près de 70 % des entreprises entrées en Bourse l'an dernier - des sociétés biotechnologiques surtout - se négocient sous leur prix d'émission.

La recommandation

La firme Morgan Stanley a jeté une douche froide sur le marché boursier, hier, en dressant un sombre tableau de la conjoncture économique, avec 30 % de risque qu'on assiste à une récession mondiale et des prévisions de croissance économique et boursière revues à la baisse tant pour les États-Unis que l'Europe et les marchés émergents. Les stratèges de la grande banque new-yorkaise ont abaissé de 2175 à 2050 leur cible sur 12 mois pour le S&P 500, pour une croissance de 1,5 % seulement par rapport aux cours de fermeture d'hier. Même si le marché américain des actions demeure leur préféré, ils craignent que les investisseurs ne larguent ces valeurs méritant une prime advenant une récession.