Les principaux indices boursiers nord-américains ont terminé la séance d'hier essentiellement stables, après la décision de la Banque centrale européenne et dans un contexte où les cours des matières premières n'ont pas réellement trouvé de direction claire.

L'indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto a reculé de 13,76 points pour clôturer à 13 379,14 points. Le dollar canadien s'est pour sa part déprécié de 0,54 cent US à 74,93 cents US. À la Bourse de New York, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a reculé de 5,23 points à 16 995,13 points, tandis que l'indice élargi S&P 500 a pris 0,3 point à 1989,57 points et que l'indice composé du Nasdaq a cédé 12,22 points à 4662,16 points. 

Les indices ont ouvert en hausse puis sont vite nettement tombés dans le rouge, même s'ils se sont redressés près de l'équilibre peu avant la clôture. « La séance a été agitée », a reconnu Bill Lynch, de Hinsdale Associates. « Manifestement, l'actualité majeure, c'était la BCE et on a essayé de tirer des conclusions de ses annonces. » 

Confrontée à une inflation au point mort et à une croissance morose sur lesquelles elle a au passage abaissé ses prévisions, la BCE a non seulement diminué l'ensemble de ses taux directeurs, déjà au plus bas depuis plus d'un an, mais elle a aussi relevé le montant de ses rachats d'actifs mensuels de 20 milliards d'euros à hauteur de 80 milliards mensuels. 

Même si les marchés s'attendaient à une accélération des mesures de soutien de la banque centrale, ils ne tablaient pas sur des mesures aussi ambitieuses et Wall Street en a d'abord profité, suivant en cela un bond des places européennes. 

Néanmoins, assez vite, les Bourses se sont repliées « comme Mario Draghi a minimisé l'éventualité de prochaines baisses des taux », ont rapporté les experts de la maison de courtage Charles Schwab, en référence à la conférence de presse du président de la BCE. 

Ces déclarations font craindre que la banque centrale commence à atteindre ses limites, alors que les résultats de ses actions ne sont pas franchement tangibles. « Une fois dissipée l'euphorie de départ, les gens commencent à se demander dans quel état se trouve l'économie européenne si elle a besoin de tout cela pour la stimuler », a résumé Michael James, de Wedbush Securities. 

Désormais, à Wall Street, « la seule chose dont on peut être à peu près certains, c'est que l'instabilité va régner », a-t-il conclu. « La Bourse est en forme depuis plusieurs semaines et on commence à avoir un peu trop monté. Les investisseurs risquent de réagir fortement dès qu'il y aura un signe de faiblesse » et exacerber ainsi la baisse des indices.