Voici une histoire qui devrait inspirer les investisseurs inquiets.

Il y a sept ans, le 9 mars, le marché boursier était au plus mal. Le président de la banque centrale américaine qualifiait même la situation financière de « pire crise depuis les années 30 ». Les analystes ne voyaient pas de lumière au bout du tunnel alors que les perspectives économiques à l'échelle mondiale continuaient de se détériorer.

Le revirement a été aussi subi qu'inattendu. Le lendemain même, le 10 mars 2009, l'indice élargi de la Bourse de New York, le Standard & Poor's 500, prenait 6 %, emporté par le secteur financier, celui-là même qui avait causé la crise.

La Bourse américaine n'a cessé de grimper depuis ce point d'inflexion, il y a sept ans. Le S&P a presque triplé depuis. Même si la dernière année a été peu payante, le rendement annualisé atteint presque 17 % ou 19 % en incluant les dividendes versés par les 500 entreprises composant l'indice.

Historiquement, avec 84 mois courus, le marché haussier américain est le troisième plus long jamais enregistré. Le record, de près de 95 mois, remonte au super-cycle commencé en 1998. La moyenne est plutôt de 59 mois.

ENTRE OURS ET TAUREAU

Pour sa part, le marché canadien des actions, lesté par les pétrolières et autres titres de ressources, a décroché du cycle haussier en début d'année quand l'indice S&P/TSX est tombé sous les 12 525 points, ce qui marquait un recul de 20 % par rapport à son sommet historique de septembre 2014. L'Europe est aussi officiellement sous l'emprise d'un « bear market » depuis peu.

Bon à savoir : un rebond boursier de 20 % sera le signal d'un nouveau « bull market », mettant en vedette le puissant taureau. Des gains de plus de 15 % ont déjà été engrangés depuis le creux du 20 janvier à la Bourse de Toronto.

Pour sa part, le marché boursier américain, malgré un très mauvais début d'année, est encore bien loin d'être considéré comme baissier. Le recul depuis le dernier sommet, en mai 2015, n'est somme toute que de 7 % à ce jour. Au pire de la débâcle, il y a un mois, la perte était de 15 %.

La Bourse de New York avait d'ailleurs échappé de peu à un revirement fondamental de tendance, avec un recul de 19,4 % du S&P 500 par rapport à son précédent sommet, en 2011, une autre année de grande volatilité sur les marchés financiers. S'ensuivirent tout de même les années de croissance extraordinaire que l'on sait.

Le marché boursier américain s'est montré résilient en effet à toutes sortes de crises, budgétaires, financières ou politiques ces dernières années. Les marchés ont aussi fait preuve d'une admirable résistance face aux incertitudes sur l'évolution de l'économie mondiale. Les investisseurs ont même fini par se faire à l'idée que la Réserve fédérale puisse donner un tour de vis au robinet monétaire.

Fait à noter : les actions d'entreprises liées à la consommation discrétionnaire, comme les restaurants ou les quincailleries, sont les grands gagnants du cycle haussier américain en cours. Les titres du secteur de l'énergie sont les pires perdants.

LA RECOMMANDATION

Parag Thatte estime que le S&P 500 se dirige vers les 2100 points, ce qui le ramènerait proche de son dernier record. Le stratège de la Deutsche Bank note que le marché boursier américain s'est montré très sensible aux « chiffres surprises » (comme l'emploi, le commerce de détail et la production industrielle) depuis l'été dernier. Le repli du dollar américain pourrait maintenant causer l'ébahissement sur les statistiques nationales et propulser le S&P 500 vers de nouveaux sommets. Parag Thatte envisageait déjà le rebond des cours, à la mi-février, alors que les gestionnaires de fonds d'actions étaient encore sur les lignes de touche.