Pendant que les marchés attendent toujours une offre de rachat sur Amaya de la part de son PDG, le titre de l'entreprise de Pointe-Claire a fait un bond soudain en cours de séance hier dans la foulée de propos émis par un financier sur les ondes du réseau de télévision BNN, au moment même où l'agence Bloomberg publiait une dépêche sur l'entreprise qui exploite le site PokerStars.

Un coupe-circuit a été déclenché à 14 h 09 pour provoquer un arrêt des transactions pendant cinq minutes sur le titre d'Amaya, après que la valeur de l'action eut rapidement bondi à près de 22 $. Cette appréciation soudaine de plus de 12 % du titre par rapport à son cours de fermeture de la veille a d'abord laissé croire qu'une offre d'achat semblait imminente. L'entreprise avait d'ailleurs fait connaître la veille de nouvelles dispositions prises pour juger une éventuelle offre d'achat, étant donné que le PDG David Baazov avait dévoilé son intention de racheter la société au prix de 21 $ l'action.

Quelques minutes avant l'arrêt des transactions, le gestionnaire de portefeuille Ross Healy, de la firme torontoise MacNicol & Associates, parlait d'Amaya sur les ondes de la chaîne d'information financière BNN. Durant l'entrevue, le titre d'Amaya a été présenté comme un top pick peu dispendieux aux yeux de Ross Healy. 

« Une offre à 21 $ serait l'équivalent de la valeur comptable de l'entreprise, ce qui serait un vol. Le risque pris par un acquéreur à ce prix serait nul », a dit M. Healy, gestionnaire de portefeuille, qui dit croire qu'une offre dans une fourchette allant de 23 à 25 $ lui semble plus réaliste afin d'encourager les actionnaires à l'accepter.

Presque simultanément, l'agence Bloomberg publiait une dépêche dans laquelle il était révélé que, pour des raisons de gestion de risque financier, des acquéreurs potentiels pourraient faire équipe avec David Baazov afin de racheter Amaya, au lieu de soumettre une offre concurrente à celle que le PDG d'Amaya pourrait déposer. Des sources auraient indiqué à Bloomberg que David Baazov a notamment discuté avec l'entreprise européenne Playtech d'une telle possibilité.

Un intervenant du milieu financier au fait de la situation observée sur les marchés hier a expliqué à La Presse que lorsque les transactions ont poussé le prix de l'action à plus de 20 $, les robots (algorithmes) se sont emparés des transactions pour amplifier la poussée soudaine du titre. C'est alors que l'organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières est intervenu en suspendant les transactions. Un coupe-circuit permet une pause quand le marché s'emballe, avec ou sans raison. Le temps d'arrêt permet aux investisseurs de reprendre leur souffle et de réinitialiser leurs algorithmes.

Le titre d'Amaya a finalement terminé la séance d'hier en hausse de 2 % à 19,83 $ à la Bourse de Toronto.