Les marchés boursiers nord-américains ont rebondi vendredi, soutenus par une reprise de plus de 12 % des prix du pétrole brut, ce qui leur a permis de mettre fin à une séquence de cinq séances de pertes.

Le cours du pétrole brut a grimpé de 3,23 $ US le baril pour terminer la journée à 29,44 $ US à la Bourse des matières premières de New York.

L'indice composé S&P/TSX de la Bourse de Toronto a avancé de 293,87 points, soit 2,4 %, à 12 381,24 points. Tous les secteurs du parquet torontois ont affiché des gains.

L'augmentation du prix du pétrole a aussi soutenu le dollar canadien, qui s'est apprécié de 0,31 cent US à 72,14 cents US.

Ailleurs sur le marché des matières premières, le cours du cuivre a avancé de 2,25 cents US à 2,029 $ US la livre, tandis que le prix du lingot d'or a rendu 8,40 $ US à 1239,40 $ US l'once. Le recul du cours de l'or n'a pas empêché le secteur aurifère de la Bourse de Toronto de gagner 2 %.

La plus forte progression du parquet torontois a été celle du secteur des métaux et minerais diversifiés, avec un gain de 10,8 %. Loin derrière ce groupe, les deuxième et troisième performances du jour ont été celles des secteurs de la finance et de l'énergie, avec des progressions respectives de 3,6 % et 3,3 %.

La Bourse de Toronto sera fermée lundi à l'occasion de la fête de la Famille, un congé en vigueur dans certaines provinces, dont l'Ontario. Les marchés financiers américains seront aussi fermés pour souligner la journée des Présidents.

Wall Street a fini également en forte hausse, la reprise du marché du pétrole combinée à un bon indicateur ayant convaincu les investisseurs d'imiter le rebond des marchés européens: le Dow Jones a gagné 2,00 % et le Nasdaq 1,66 %.

Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones a gagné 313,66 points à 15 973,84 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 70,67 points à 4337,51 points, à la veille d'un week-end de trois jours.

L'indice élargi S&P 500, particulièrement surveillé par les investisseurs, a progressé de 35,70 points, soit 1,95 % à 1864,78 points.

«C'est un rebond qui s'appuie sur les prix du pétrole, avec des ventes de détail meilleures que prévu, et la conviction qu'on était allés trop bas pendant trop longtemps, et qu'il était temps de reprendre son souffle en contrant la tendance» à la baisse enclenchée une semaine plus tôt, a commenté Sam Stovall, chez Standard and Poor's Capital IQ.

Par ailleurs, les investisseurs ont pu saluer de bons chiffres sur les ventes de détail, qui ont augmenté de 0,2 % en janvier, et même de 0,4 % hors carburant. C'est de bon augure pour l'évolution des dépenses de consommation des ménages, moteur traditionnel de la croissance économique aux États-Unis.

Mace Blicksilver, chez Marblehead Asset Management, a également interprété des propos du président de la Réserve fédérale de New York William Dudley, qui selon lui «a dit essentiellement qu'il n'y aurait pas de hausse de taux d'intérêt en mars».

M. Dudley a notamment relevé le risque que font peser sur la croissance et l'économie américaines «d'importants chocs» extérieurs, alors que les marchés financiers mondiaux connaissent de fortes turbulences.

Mais tant M. Stovall que M. Blicksilver craignaient que ce rebond, resté un peu moins enthousiaste que celui des grandes Bourses européennes, tourne court prochainement.

«Les valorisations sont encore élevées», a noté M. Stovall, vu la médiocrité de la progression des bénéfices d'entreprises attendue cette année.

Le rebond a été mené avant tout par les valeurs financières, qui ont progressé collectivement de 4,01 % après avoir été attaquées ces derniers temps, comme les banques européennes.