La Bourse de Toronto a retraité hier, alors que les prix des matières premières continuaient de diminuer et que la présidente de la Réserve fédérale des États-Unis y allait de déclarations prudentes au sujet de la reprise économique mondiale.

L'indice composé S&P/TSX a cédé 96,93 points pour clôturer à 12 185,72 points, ce qui représentait pour lui une quatrième séance consécutive de pertes. Le dollar canadien s'est pour sa part déprécié de 0,28 cent US à 71,77 cents US.

Le cours du pétrole a poursuivi sa dégringolade, abandonnant 49 cents US à 27,45 $ US le baril à la Bourse des matières premières de New York. Le prix du lingot d'or a reculé de 4 $ US à 1194,60 $ US l'once, tandis que celui du cuivre a glissé de 1 cent US à 2,02 $ US la livre.

Les principaux indices new-yorkais ont terminé la séance sur une note mitigée, après que la présidente de la banque centrale américaine, Janet Yellen, eut indiqué que son institution avait toujours l'intention d'augmenter de façon graduelle les taux d'intérêt, mais qu'elle garderait un oeil sur les conditions économiques mondiales ce faisant.

La moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a échappé 99,64 points à 15 914,74 points, tandis que l'indice élargi S&P 500 a perdu 0,35 point à 1851,86 points et que l'indice composé du Nasdaq a avancé de 14,83 points à 4283,59 points.

«Je crois que beaucoup de gens ont trouvé que le discours de Mme Yellen n'était pas très accommodant», dans la mesure où elle a répété son intention de rehausser les taux d'intérêt, a déclaré Kenny Landgraf, de Republic Wealth Advisors.

Or les investisseurs craignent que, vu les difficultés actuelles de l'économie, des taux d'intérêt encore relevés après une première hausse en décembre étouffent une croissance déjà atone.

Entendue par une commission parlementaire, Mme Yellen s'est gardée de fermer explicitement la porte à une nouvelle hausse en mars: «le Comité (de politique monétaire) prévoit que les conditions économiques vont évoluer de telle façon que seulement une hausse graduelle des taux sera requise», a-t-elle redit. Mais la politique monétaire n'est «en aucun cas sur une trajectoire prédéterminée», a-t-elle ajouté.

En outre, elle a évoqué les développements économiques à l'étranger qui «comportent des risques pour la croissance américaine», et en particulier «les incertitudes sur la politique de change» en Chine qui accroissent «la volatilité sur les marchés financiers».

«Elle fait de l'équilibrisme, entre reconnaître les difficultés et y réagir», a noté pour sa part Chris Low, chez FTN Financial.

Les indices sont eux aussi restés sur la corde raide pendant une grande partie de la séance: le Dow Jones, plombé notamment par des inquiétudes suscitées par Disney et IBM, s'est maintenu au-dessus ou très près de l'équilibre pendant l'essentiel de la séance, avant de creuser ses pertes dans les 45 dernières minutes de la séance.

«Nous sommes en mode de consolidation, donc chaque fois que les actions montent on trouve des vendeurs», a commenté Mace Blicksilver, chez Marblehead Asset Management.

Time Warner, propriétaire de CNN et de HBO a chuté de 4,97%, un relèvement de ses objectifs financiers pour 2016 échouant à apaiser les inquiétudes sur la croissance de ses revenus.

Malgré un bénéfice net trimestriel sans précédent grâce au succès du dernier «Star Wars», le géant des médias et du divertissement Disney a chuté de 3,76%, sans arriver à calmer l'inquiétude pour ses chaînes câblées, y compris sportives, face à l'essor de la vidéo en ligne.

IBM a perdu 3,13%, après l'annonce du départ du patron de ses activités d'intelligence artificielle, juste quelques mois après son arrivée.



AFP-PC