Wall Street a rechuté mercredi, découragée par la constance de la Réserve fédérale qui, tout en prenant acte du ralentissement économique, n'a pas remis en cause son intention de remonter les taux d'intérêt: le Dow Jones a perdu 1,4% et le Nasdaq 2,2%.

Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones a reculé de 222,77 points à 15 944,46 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 99,51 points à 4468,17 points.

Jugé le plus représentatif par de nombreux investisseurs, l'indice élargi S&P 500 a baissé de 1,09% soit 20,68 points, à 1882,95 points.

Les indices ont d'abord hésité, partagés entre les mauvaises nouvelles fournies par les prévisions d'Apple et de Boeing et la bonne surprise de la reprise du marché du pétrole, qui s'est confirmée en dépit d'une nouvelle très forte augmentation des stocks de brut aux Etats-Unis.

Mais ils ont fléchi puis accéléré leur chute après la réunion du Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale. Comme prévu, celui-ci a laissé les taux d'intérêt inchangés, et il a affirmé «surveiller de près les développements financiers et économiques mondiaux».

Mais la Fed, qui a rehaussé en décembre les taux d'intérêt pour la première fois depuis près de dix ans, continue aussi de promettre un resserrement «graduel» de la politique monétaire.

Au total, «les responsables de la politique monétaire n'ont pas été aussi accommodants que les marchés l'auraient voulu», a souligné Steven Ricchiuto, chez Mizuho Securities, estimant que leurs déclarations «laissent la porte ouverte à une hausse des taux en mars».

«La Fed s'inquiète toujours pour l'inflation mais elle n'est pas prête à soutenir la croissance alors même qu'elle voit que l'économie a ralenti: le résultat c'est que le marché d'actions n'a pas beaucoup de raisons d'être optimiste», a-t-il ajouté.

Les responsables de la Fed «n'ont pas changé l'essentiel de leur discours, et ils disent surtout qu'ils continuent à penser que la baisse de l'énergie et le dollar fort sont transitoires. Donc, ils n'en tiennent pas vraiment compte pour élaborer leur politique et c'est ça qui inquiète», a déclaré pour sa part Gregori Volokhine, chez Meeschaert Financial Services.

Le plongeon d'Apple (-6,57% ), première capitalisation mondiale, a lourdement pesé. La firme de Cupertino a confirmé que les ventes d'iPhone, locomotive de sa croissance depuis des années, devraient reculer ce trimestre, et son patron a évoqué des difficultés en Chine, confirmant les inquiétudes des investisseurs pour la croissance mondiale.

Boeing a dévissé de 8,93%, sanctionné pour l'annonce qu'il livrerait moins d'avions cette année qu'en 2015.

En revanche, United Technologies a gagné 0,19% . Le conglomérat, qui fabrique notamment les moteurs d'avion Pratt & Whitney et les ascenseurs Otis, a stabilisé son chiffre d'affaires, malgré une chute plus prononcée qu'attendu au quatrième trimestre, et il a maintenu ses prévisions pour l'exercice en cours.

La Bourse de Toronto a gagné du terrain, au terme d'une séance volatile qui a vu le prix du pétrole brut avancer.

L'indice composé S&P/TSX du parquet torontois s'est emparé de 46,45 points pour clôturer à 12 377,77 points, après avoir gagné la veille 188 points.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a avancé de 85 cents US à 32,30 $ US le baril, tandis que le prix du lingot d'or a échappé 4,40 $ US à 1115,80 $ US l'once.

Le dollar canadien s'est pour sa part déprécié de 0,14 cent US à 70,91 cents US, après que la Réserve fédérale des États-Unis eut indiqué qu'elle prévoyait toujours augmenter son taux d'intérêt directeur plus tard, malgré le ralentissement de la croissance économique.

PC- AFP