La Bourse de Shanghai a plongé mardi de plus de 6% en clôture, plombée par des ventes massives dans un climat de panique générale, à l'unisson des autres marchés asiatiques où pesait notamment la glissade des cours du pétrole.

En clôture, l'indice composite shanghaïen a dévissé de 6,42%, ou 188,72 points, à 2749,79 points, dans un volume d'affaires de 212,6 milliards de yuans.

La Bourse de Shenzhen, deuxième place de Chine continentale, s'est effondrée de 7,12%, à 1714,42 points, dans un volume d'affaires de 310,5 milliards de yuans.

Hong Kong a terminé sur une chute plus modérée de 2,48%, perdant 479,34 points à 18 860,80 points.

Après deux séances de rebond, les Bourses chinoises ont piqué du nez dès l'ouverture dans le sillage de la rechute enregistrée la veille par les places européennes et américaines.

Le repli persistant des cours du baril de pétrole, en pointant la faiblesse de la demande de brut, exacerbe les inquiétudes sur la solidité de l'économie mondiale.

Des craintes qui résonnent particulièrement en Chine, alors que la deuxième économie mondiale ne cesse de s'essouffler après avoir enregistré l'an dernier sa plus faible croissance depuis un quart de siècle.

À l'approche des vacances du Nouvel an lunaire (début février), «certains investisseurs n'ont plus aucune envie de se battre à contre-courant, et le marché est donc très vulnérable: dès que le repli des cours s'est accentué, les investisseurs paniqués se sont mis à vendre à tout rompre», a expliqué à l'AFP Zhang Yanbing, analyste du courtier Zheshang.

Les violentes fluctuations des marchés mondiaux et une conjoncture fondamentalement morose se conjuguent pour peser sur les Bourses chinoises, confirmait Zhang Qi, analyste du courtier Haitong.

«Le marché est engagé dans une spirale baissière, les investisseurs tendent à être exagérément pessimistes, et toutes les nouvelles négatives sont amplifiées dans les échanges», a-t-il commenté.

Les investisseurs --qui sur les Bourses chinoises sont essentiellement des petits porteurs-- sont hantés par l'assombrissement inexorable de la conjoncture dans le pays, malgré les efforts de relance du gouvernement.

Dans ce contexte, de nouvelles injections de liquidités par la banque centrale chinoise (PBOC) mardi dans le système financier n'ont pas suffi à apaiser les angoisses et à redonner confiance aux marchés.

La PBOC a annoncé avoir injecté mardi 440 milliards de yuans supplémentaires (62 milliards d'euros) dans le système financier, pour répondre aux besoins accrus d'argent liquide avant les congés du Nouvel an lunaire et éviter ainsi un grippage de l'économie.

«Mais cet argent n'arrive pas nécessairement jusqu'aux marchés boursiers», observait M. Zhang.

Par ailleurs, la perspective de sept introductions d'entreprises cette semaine sur les Bourses de Shanghai et Shenzhen a contribué à plomber le moral des opérateurs --les nouveaux titres ayant tendance à attirer les liquidités au détriment du reste de la cote et donc à déséquilibrer le marché.

Plusieurs sociétés de courtage ont terminé sur de lourdes pertes, comme China Merchants Securities, qui a plongé de 8,39% à 14,96 yuans à Shanghai, et Northeast Securities (-7,15% à 13,50 yuans) à Shenzhen.

Le secteur des télécoms a également souffert. À Shanghai, China United Network Communications a dévissé de 10%, atteignant la limite de baisse autorisée par jour, à 4,16 yuans, de même que Sinnet Technology, cotée à Shenzhen (-10% à 36,70 yuans).

À Hong Kong les valeurs de l'énergie ont été lourdement pénalisées par le recul des prix du pétrole. CNOOC s'est effondré de 7,15% à 6,75 dollars de Hong Kong et PetroChina a cédé 5,82% à 4,37 dollars de Hong Kong.

Parmi les autres valeurs, le géant bancaire HSBC a perdu 3,36% à 51,80 HKD, Tencent a reculé de 1,73% à 141,80 HKD et l'assureur China Life a cédé 6,21% à 18,12 HKD.

Le conglomérat Li & Fung a fini en baisse de 2,25% à 4,35 HKD et le groupe informatique Lenovo de 2,73% à 6,77 HKD.