Les trois grands constructeurs américains d'automobiles, qui exhibent leurs dernières créations au Palais des congrès de Montréal à l'occasion du Salon de l'auto cette semaine, roulent moins les mécaniques à la Bourse.

General Motors, Ford et Fiat Chrysler ont perdu respectivement 13 %, 15 % et 20 % de leur valeur depuis le début de l'année. C'est nettement pire que le recul de 8 % de l'indice général S&P des 500 plus grandes entreprises américaines.

Les affaires vont pourtant bien. Huit ans après l'effondrement de l'industrie nord-américaine, le « Big Three » est en passe de réaliser ses meilleures ventes de voitures depuis 2000. Le bas coût du crédit rend les autos plus abordables, tandis que la chute du prix du pétrole favorise les constructeurs de gros véhicules.

La croissance des ventes est toutefois moins certaine cette année, en particulier sur le marché congestionné européen, selon les analystes. En Amérique, les constructeurs combattent l'apathie du consommateur en prolongeant les rabais, mais les marges bénéficiaires en pâtiront.

LE FAVORI

GM, qui a écoulé un nombre record de véhicules Chevrolet, Buick, GMC et Cadillac l'an dernier, est le titre le plus apprécié des trois grands dans la communauté financière. Le premier constructeur américain est chaudement recommandé par 12 analystes, tandis que les 8 autres disent de le conserver, selon le dernier sondage de Thomson Reuters.

Son dividende de 4 % n'est que l'un de ses atouts. Au chapitre de la productivité, David Whiston, de Morningstar, note que les coûts horaires sont trois fois moindres qu'avant la crise. Son image de marque lui permet par ailleurs de vendre certains modèles plusieurs milliers de dollars de plus que la concurrence.

Ford a aussi vendu plus de véhicules que jamais en 2015, grâce à ses Fiesta, Fusion et Taurus de belle qualité. La majorité des 20 analystes qui s'intéressent à l'action « F » s'en tiennent néanmoins à une recommandation de conserver, et l'un prône même la vente.

Le dividende à 5 % du deuxième constructeur américain est certes attrayant, mais les analystes trouvent encore le titre trop cher par rapport aux profits courants et à venir. David Whiston note que l'action est très volatile et peut succomber à des peurs économiques, même si l'entreprise s'en tire très bien.

Pour sa part, Fiat Chrysler a profité d'une demande accrue pour les VUS de la marque emblématique Jeep pour clôturer l'année 2015 sur un record historique de ventes, selon ses prétentions. Les analystes sont toutefois très partagés concernant le groupe italo-américain qui a essaimé sa filiale Ferrari.

Le constructeur valorisé comme un groupe de luxe avait des multiples boursiers bien supérieurs à ceux de GM, ce qui n'est plus le cas. Le président Sergio Marchionne, qui doit maintenant préserver l'intérêt des investisseurs pour l'action de Fiat, actualisera son plan 2014-2018 à la fin du mois.

LA RECOMMANDATION

Le fonds négocié en Bourse CARZ, de First Trust, est spécialement conçu pour les amateurs d'automobiles. On y retrouve 37 constructeurs mondiaux. Les cinq premiers (GM, Ford, Toyota, Honda et Daimler) comptent ensemble pour près de 40% du tout. Le fonds américain affiche un rendement de 5,5% depuis sa création en septembre 2011, comparativement à 6,7% pour l'indice mondial MSCI. Une bonne part de l'écart est attribuable aux frais de gestion élevés de. Zacks Investment Research en recommande l'achat avec mention «à haut risque».