La volatilité a dominé mardi sur les places boursières de Shanghai et Shenzhen qui ont d'abord nettement reculé, sur fond d'inquiétudes sur la santé de la deuxième économie mondiale, avant de réduire leur pertes en clôture, au lendemain d'un plongeon qui avait provoqué un arrêt prématuré de la séance.

La place de Shanghai a terminé en baisse de 0,26% et celle de Shenzhen de 1,86%.

L'indice CSI300, qui agglomère les performances des 300 principales entreprises cotées sur les deux places boursières chinoises et dont la chute de 7% lundi avait déclenché un arrêt automatique et anticipé des échanges, a de son côté clôturé en hausse mardi, de 0,28%, à 3478,78 points.

L'indice composite shanghaïen a abandonné 8,55 points à 3287,71 points, après avoir reculé jusqu'à 3,24% en cours de journée. Le volume d'échanges s'est établi à 328,4 milliards de yuans (environ 46,3 milliards d'euros).

À Shenzhen, l'indice composite a lui perdu 39,39 points à 2079,77 points dans un volume de 483,1 milliards de yuans. En cours de séance, l'indice a reculé de 5,37%.

De son côté, la Bourse de Hong Kong a fini sur un repli de 0,65%, après 2,68% lundi, dans le sillage des Bourses de Chine continentale. L'indice composite Hang Seng a perdu mardi 138,40 points à 21 188,72 points.

Les Bourses de Shanghai et Shenzhen avaient plongé lundi suite à la publication d'indicateurs décevants de l'activité manufacturière chinoise pour décembre, et avaient pour la première fois dû stopper prématurément leurs échanges en vertu d'un nouveau mécanisme «disjoncteur» provoquant leur arrêt automatique pour la journée. Un système anti-volatilité déclenché en cas de chute de plus de 7% de l'indice CSI300.

«Le marché est inquiet par rapport à ce nouveau mécanisme disjoncteur et les investisseurs ont tendance à éviter les risques lorsqu'ils voient des incertitudes. Il y a eu des ventes précipitées excessives après le déclenchement du mécanisme disjoncteur hier», a déclaré à l'AFP Zhang Qi, analyste pour Haitong Securities.

La Commission de régulation des marchés financiers (CSRC) a toutefois cherché à limiter le vent de panique en défendant son mécanisme «coupe-circuit».

Elle a aussi répondu aux inquiétudes des investisseurs quant à la levée possible ce vendredi de l'interdiction faite aux actionnaires possédant plus de 5% dans une entreprise cotée de vendre des actions -- une mesure prise en juillet pour tenter d'enrayer la débâcle des marchés à l'été 2015.

La Commission a déclaré mardi être en train de mettre au point des règlements visant les ventes d'actions effectuées par les grands actionnaires, assurant que ces règles seront rendues publiques «prochainement».

Selon l'agence Bloomberg News, la CSRC a demandé aux Bourses de prévenir les entreprises que l'interdiction serait maintenue au-delà de vendredi. L'autorité boursière n'a pas confirmé.

Par ailleurs, la banque centrale de Chine (PBOC) a injecté sur le marché 130 milliards de yuans (environ 18,3 milliards d'euros), selon un communiqué. Une mesure que la banque avait déjà mise en oeuvre l'an dernier pour enrayer la chute du marché.

Un organisme public chinois a également acheté des titres mardi, toujours selon Bloomberg News, qui cite des personnes proches du dossier.

Ces interventions surviennent alors que les investisseurs continuent de s'inquiéter de l'état de l'économie chinoise, un moteur de l'économie mondiale. Au troisième trimestre 2015, la Chine a enregistré une croissance de son PIB de 6,9%, la plus basse depuis six ans.

Le gouvernement doit publier le 19 janvier les chiffres du PIB pour le quatrième trimestre et l'ensemble de 2015. En 2014, la croissance était de 7,3%, le rythme le plus lent depuis près d'un quart de siècle.