Wall Street a fini 2015 avec des résultats mitigés, la déprime des matières premières, en particulier, ayant pesé sur le Dow Jones alors que le Nasdaq a bénéficié des performances de stars de la technologie.

Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a cédé sur l'année 2,23% à 17.425,03 points, sa première baisse depuis la crise financière de 2008.

Le Nasdaq en revanche a gagné 5,73% à 5.007,41 points.

Particulièrement suivi par les investisseurs, l'indice élargi S&P 500 a reculé de juste 0,73% à 2.043,94 points.

L'année reste toutefois bien meilleure que 2008, quand le Dow Jones avait dégringolé de 33,84%, le S&P 500 de 38,49% et le Nasdaq de 40,54%, et elle contraste avec les progressions à deux chiffres du S&P 500 et du Nasdaq ces trois dernières années.

Pour la seule journée de jeudi, en l'absence de nombreux investisseurs ayant anticipé le réveillon, le Dow Jones a cédé 1,02%, soit 178,84 points, le Nasdaq 1,15% ou 58,43 points et le S&P 500 0,94% ou 19,42 points.

«Il y a plus de motivation pour vendre en fin d'année que pour acheter», a souligné Jack Ablin, chez BMO Private Bank, appelant toutefois à ne pas surinterpréter une baisse provoquée notamment par des ajustements de portefeuilles motivés en partie par des considérations fiscales.

«Tout le monde est d'humeur à se dépêcher d'arriver à la cloche de clôture pour qu'on puisse en finir avec un 2015 tout à fait médiocre et profiter d'un week-end de trois jours, sans prêter trop d'attention à la hausse enregistrée mardi ni au recul d'hier qui se poursuit aujourd'hui», avait expliqué en séance Michael James, chez Wedbush Securities.

Pour la seule journée de jeudi, le marché a dû encore tenir compte d'une actualité médiocre, avec une hausse plus forte que prévu des demandes hebdomadaires d'allocations chômage.

Pour couronner le tout, l'index des directeur d'achat de la région de Chicago, à 42,9, s'est avéré bien pire que prévu, au plus bas depuis juillet 2009.

En revanche le marché du pétrole, après une ouverture en baisse, a amorcé un petit rebond, sans effacer une chute de plus de 30% sur un an des contrats de référence du WTI et du Brent.

Gros contrats

Cela n'a pas suffi à porter ExxonMobil, en baisse de 0,20% à 77,95 dollars, Chevron (-0,14% à 89,96 dollars) ni la société de services pétroliers Halliburton (-0,26% à 34,04 dollars).

Le conglomérat General Electric a gagné 0,32% à 31,15 dollars après l'annonce d'un contrat d'un milliard de dollars pour fournir des turbines à gaz à la Société saoudienne d'Electricité (SEC) afin de répondre aux besoins énergétiques croissants du Royaume.

En revanche, le groupe de défense Lockheed Martin a perdu 1,21% à 217,15 dollars malgré un contrat d'un milliard de dollars conclu avec le Pentagone pour la construction de 32 avions Hercules C-130 d'ici à 2020.

La petite entreprise de biotechnologie Chimerix a bondi de 7,19% à 8,95 dollars après que le fonds Point72 Asset Management de Steve Cohen a annoncé mercredi soir y avoir pris une participation de 5,3%. La société avait vu ses cours plonger de près de 80% en début de semaine après l'annonce d'essais décevants pour un médicament antiviral destiné aux patients ayant reçu une greffe de cellules souches.

Le constructeur automobile General Motors a perdu 0,93% à 34,01 dollars après qu'un juge new-yorkais a ouvert la voie à l'ouverture d'un procès en janvier portant sur des blessures qui auraient été provoquées par un défaut de son système d'allumage.

Enfin Microsoft, qui a annoncé qu'il allait désormais prévenir les utilisateurs de son service de courriel s'il soupçonnait que des services gouvernementaux essayaient de pirater leur compte, a cédé 1,47% à 55,48 dollars.

Le marché obligataire s'est inscrit en hausse sur la journée, le rendement des bons du Trésor à dix ans s'affichant à 2,269% contre 2,293% mercredi soir, et celui des bons à 30 ans à 3,016% contre 3,034% la veille.