La moitié des entreprises ayant leur siège social au Québec ont surpassé les attentes de la communauté financière au terme du troisième trimestre, selon nos calculs. Les investisseurs tardent cependant à leur faire honneur. Retour sur six sociétés qui ont plus que surpris la galerie en doublant les chiffres au cours des dernières semaines.

Innergex rayonne

Innergex Énergie Renouvelable a enregistré un bénéfice net de 4 cents par action. C'est presque trois fois plus qu'appréhendé avec la baisse des débits d'eau dans tous ses marchés, à l'exception du Québec, et les régimes de vent moins élevés. Le producteur privé d'électricité a cependant perdu plus de 5% de sa valeur en Bourse depuis la nouvelle.

L'analyste Rubert Merer, de la Financière Banque Nationale, croit que l'entreprise de Longueuil mérite mieux vu la durée moyenne supérieure de ses contrats, et les augmentations prévues des fonds autogénérés en 2017. La croissance de l'entreprise, qui redistribue 80% de ses profits, prépare le terrain à une hausse des dividendes, croit-il.

Ovivo bouillonne

L'entreprise spécialisée dans les équipements de traitement de l'eau est redevenue rentable au dernier trimestre avec un bénéfice par action de 3 cents, 173% de plus qu'attendu dans la communauté financière. Tout un «splash», selon l'analyste Rupert Merer, de la Financière Banque Nationale, alors que les opérations de restructuration de l'entreprise sont chose du passé.

En Bourse, le titre a bondi de plus de 60% depuis l'annonce du revirement financier. Rupert Merer, qui renouvelle une recommandation «surperformance», voit encore beaucoup de potentiel pour l'action OVI.

Osisko détonne

Redevances minières Osisko a terminé le troisième trimestre de son année financière en déclarant un bénéfice net de 9,8 millions de dollars dans un environnement difficile. Il s'agit d'une augmentation de 69% comparativement à la même période de 2014 et de 142% par rapport par rapport aux attentes des analystes financiers.

Issue des cendres de l'ancienne Corporation minière Osisko, la société de redevances aurifères montréalaise est aujourd'hui la quatrième en importance au monde. Le cours du titre, à moins de 14$ récemment, ploie cependant avec celui de l'or. Andrew Kalp, de BMO Marchés des capitaux, qui évalue à 245 millions les liquidités de l'entreprise, voit l'action OR à 16$ d'ici un an.

SNC-Lavalin étonne

Le groupe d'ingénierie montréalais a terminé le dernier trimestre avec des profits deux fois plus élevés qu'espéré, grâce aux activités d'ingénierie et de construction dont le résultat a presque triplé en un an. Le titre a néanmoins largué 2,6% dans un marché atone, le jour de la nouvelle, et encore environ 1% depuis malgré la réhabilitation récente de l'entreprise auprès d'Ottawa.

La communauté financière attendait manifestement de nouveaux développements concernant la monétisation de la participation de SNC dans l'autoroute 407, projet apparemment mis sur pause. Timothy Stanish, d'EVA Dimensions, recommande maintenant l'achat de l'action SNC, ce qui porte à sept le nombre de chauds partisans comparativement à cinq plus tièdes.

Theratechnologie claironne

Les résultats s'améliorent pour Theratechnologie, qui a généré un bénéfice de 2 cents par action au cours du trimestre, alors que la communauté financière tablait tout juste sur 1 cent.

Les ventes ont augmenté de 30% sur un an grâce au médicament Egrifta, une victoire sur la répartition anormale des graisses chez les patients atteints du VIH.

En Bourse, le titre a souffert de la méfiance des investisseurs envers les titres biopharmaceutiques depuis les révélations concernant la comptabilité de la multinationale Valeant. L'analyste Andre Uddin, de Mackie Research Capital, fait de TH un «achat spéculatif».

NAPEC épate

Le groupe NAPEC, qui construit et entretient des réseaux de transport et de distribution d'électricité, de même que des réseaux d'alimentation en gaz naturel, a lui aussi fait deux fois mieux que prévu au dernier trimestre.

L'entreprise de Drummondville a dévoilé la semaine dernière un résultat net de 1,3 million, soit 2 cents par action de base et dilué, comparativement à une perte de 3 millions ou 4 cents par action, au troisième trimestre de 2014. Le titre a bondi de 7% au moment de la nouvelle, mais est en repli depuis.

L'analyste Mona Nazir, de la Banque Laurentienne, garde confiance envers l'entreprise autrefois appelée Groupe CVTech, après avoir vu toutes ses attentes surpassées au dernier trimestre.