Wall Street a fini en baisse lundi, entraînée par le marché du pétrole qui s'est retrouvé au plus bas depuis près de sept ans: le Dow Jones a perdu 0,66% et le Nasdaq 0,79%.

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Les marchés à la clôture:



TSX 13 038,02 / -320,75 (-2,40%)

TSX Crois. 507,24 / -9,89 (-1,91%)

Dow Jones 17 732,12 / -115,51 (-0,65%)

S&P 500 2 076,69 / -15,00 (-0,72%)

NASDAQ 5 101,81 / -40,46 (-0,79%)

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Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a lâché 117,12 points à 17.730,51 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 40,46 points à 5.101,81 points.

Jugé le plus représentatif par de nombreux investisseurs, l'indice élargi S&P 500 a perdu 14,62 points, soit 0,70%, à 2.077,07 points.

Les cours du pétrole brut WTI coté à New York et ceux du Brent coté à Londres avaient un peu plus tôt terminé la séance lundi au plus bas depuis février 2009, les investisseurs ne voyant pas d'issue à la crise actuelle de surproduction, vu que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole a renoncé vendredi à abaisser ses objectifs de production.

Logiquement, le secteur des valeurs liées à l'énergie a subi le plus fort recul lundi, perdant au total 3,67%.

«C'est énorme», a souligné Charlie Bilello, chez Pension Partners, voyant dans la baisse des prix du pétrole «des pressions déflationnistes qui pèsent sur le marché».

De son côté, Jack Ablin, chez BMO Private Bank, a exprimé la crainte que la mauvaise passe des valeurs de l'énergie puisse gagner le secteur financier - qui a accusé une baisse globale de 0,89% à la Bourse lundi.

«Si le marché du pétrole ne représentait qu'un risque économique, je crois que les investisseurs en actions pourraient ne pas y prêter beaucoup d'attention, mais il y a le sentiment que des prix du pétrole durablement bas puissent finir par peser sur le crédit et sourdre dans le système financier et bancaire», a-t-il dit.

«Si les problèmes (du secteur énergétique) commencent à migrer dans le système financier par le biais de défauts de paiement ou de difficultés avec la qualité des crédits et tout ce qui s'ensuit, alors cela pourrait être comme la crise du logement», qui a débouché sur une crise majeure du système financier en 2008, a précisé M. Ablin.

«En plus, le marché reste aux prises avec des politiques monétaires divergentes», ont noté les analystes de Charles Schwab.

Le président de la Banque centrale européenne Mario Draghi a promis vendredi une action «sans limite» pour soutenir la reprise en zone euro. La Réserve fédérale américain, elle, se prépare selon la plupart des économistes à redresser les taux d'intérêt aux Etats-Unis la semaine prochaine, ce qui aurait pour conséquence mécanique de restreindre encore une inflation déjà anémique, de renchérir les investissements et de revaloriser le dollar au risque de freiner les exportations.

Transactions avortées 

La société de services pétroliers Halliburton a perdu 3,51% à 36,57 dollars, Chevron 2,71% à 87,28 dollars et ExxonMobil 2,61% à 76,80 dollars.

Un autre producteur de pétrole, Devon Energy, bien plus petit, a plongé de 10,09% à 36,44 dollars après avoir annoncé qu'il allait acheter pour 1,9 milliard de dollars d'actifs pétroliers et gaziers dans le bassin d'Anadarko, qui enjambe l'Oklahoma et le Texas (sud), ainsi que dans le Wyoming (nord-ouest).

Le conglomérat General Electric, qui a dû renoncer à vendre ses activités de gros électro-ménager à Electrolux vu l'opposition des autorités de la concurrence, a cédé 0,39% à 30,37 dollars.

Les détaillants d'articles de bureau Office Depot et Staples ont lourdement souffert de l'annulation de leur projet de fusion. Le premier a plongé de 15,75% à 5,59 dollars et le second de 13,75% à 10,66 dollars après l'opposition des autorités américaines de la concurrence.

L'équipementier automobile Pep Boys, convoité par l'investisseur activiste Carl Icahn qui veut l'acheter à 15,50 dollars par action, a gagné 2,36% à 16,06 dollars. C'est plus qu'une offre concurrente à 15 dollars l'action du fabricant de pneus japonais Bridgestone.

La chaîne de restauration rapide Chipotle, qui a revu ses prévisions en baisse après une épidémie intestinale d'E.coli, a perdu 1,68% à 551,75 dollars.

Le marché obligataire était en petite hausse. Le rendement des bons du Trésor à dix ans s'affichait à 2,236% contre 2,270% vendredi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,965% contre 3,012%.