Le ministre italien des Finances Pier Carlo Padoan a salué vendredi le «succès» de la privatisation partielle du groupe public Poste Italiane, qui fera son entrée à la Bourse de Milan mardi au prix de 6,75 euros l'action.

Le groupe se voit ainsi valorisé à 8,816 milliards d'euros, soit juste au milieu de la fourchette initialement envisagée (entre 7,837 et 9,796 milliards d'euros, soit entre 6 et 7,5 euros l'action). La date de début de cotation a été fixée au 27 octobre.

L'offre, dont près d'un tiers était réservée aux particuliers et aux employés du groupe, a été souscrite 3,3 fois, selon un communiqué du ministère. Un peu plus de 26 000 des 143 000 employés de Poste Italiane ont ainsi demandé à acquérir des titres.

Le ministre a salué le «succès» de l'opération, la plus importante de ce type ces 15 dernières années dans le pays et «la plus grande en Europe cette année». Il s'agit selon lui d'une «preuve de confiance dans le plan stratégique de l'entreprise, mais aussi dans la nouvelle voie prise par l'Italie».

L'État italien, actuellement actionnaire unique du groupe, va ainsi lever jusqu'à près de 3,364 milliards d'euros (option de surallocation incluse), a-t-il dit, rappelant que «les ressources ainsi obtenues iront à la réduction de la dette publique et contribuent au processus vertueux de diminution du ratio dette/PIB».

Quelque 453 millions d'actions avaient été mises en vente, représentant 34,7 % du capital du groupe. La part du capital cédée par le ministère pourra atteindre 38,2 % en cas d'exercice de l'option de surallocation. Cette dernière sera intégralement dédiée aux investisseurs institutionnels.

L'agence financière Radiocor croit savoir que les fonds souverains chinois China Investment Corporation (Cic) et Safe (State Administration of Foreign Exchange), ainsi que le koweïtien Kuwait Investment Office et la Norges Bank feront partie des nouveaux actionnaires de Poste Italiane, avec des parts qui ne dépasseront toutefois pas 2 %. Les fonds Blackrock et George Soros détiendront également des parts, selon l'agence.

Les privatisations italiennes se poursuivront avec la mise sur le marché de parts dans Enav (contrôle aérien) et de FS (chemins de fer), a assuré le ministre. Le gouvernement avait déjà placé en Bourse l'an dernier une partie de Fincantieri (chantiers navals) et de Rai Way (télécommunications).