Wall Street a fini sans direction mardi, les indices hésitant entre le rebond du pétrole favorable au secteur de l'énergie et la contreperformance du secteur de la santé: le Dow Jones a pris juste 0,08% mais le Nasdaq perdu 0,69%.

Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a gagné 13,76 points, à 16.790,19 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, a perdu 32,90 points, à 4.748,36 points.

L'indice élargi S&P 500, jugé le plus représentatif par de nombreux investisseurs, a cédé 0,36%, soit 7,13 points, à 1.979,92 points.

Après deux séances de forte hausse, «c'est un marché qui reprend son souffle, et qui attend de trouver une direction alors que va commencer la saison des résultats» d'entreprises du troisième trimestre, a résumé David Levy, chez Kenjol Capital.

Selon lui, le marché prévoit, depuis vendredi et le mauvais chiffre sur les créations d'emplois aux Etats-Unis, que la banque centrale américaine va renoncer à rehausser les taux d'intérêt cette année. Du coup les statistiques et autres données économiques du jour ont peu motivé peu les investisseurs.

Mardi, l'administration américaine a annoncé que le déficit commercial s'était creusé plus que prévu en août, sous le coup d'une baisse des exportations imputée partiellement au dollar fort, et d'une hausse des importations, plutôt positive en termes de demande intérieure.

D'autre part, le Fonds monétaire international a un peu raboté sa prévision de croissance aux Etats-Unis pour l'an prochain, ramenée à 2,8% contre 3% précédemment. Reste que «les Etats-Unis vont mieux qu'à peu près tous les autres pays», a souligné M. Levy.

C'est toutefois surtout l'actualité des entreprises qui semblait déjà imprimer sa direction au marché, avant même que la saison des résultats ne batte son plein.

Le Nasdaq, en particulier continuait à souffrir de la contreperformance du secteur de la santé, attisée mardi par un avertissement sur résultat d'une entreprise novatrice du secteur, Illumina (-10,64% à 145,81 dollars).

Michael James, de Wedbush Securities, a expliqué que «le sentiment négatif se répand dans tout le secteur de la santé», déjà sous pression depuis que la candidate démocrate à la présidentielle Hillary Clinton a remis en cause il y a deux semaines la politique de prix élevés pratiquée par certains laboratoires.

Et la sanction déborde du secteur de la santé pour atteindre à leur tour d'autres valeurs à forte croissance cotées au Nasdaq, a poursuivi M. James, évoquant Tesla (-1,91% à 241,46 dollars), Netflix (-2,62% à 108,33 dollars), Amazon (-1,14% à 537,48 dollars) et Facebook (-1,29% à 92,80 dollars).

DuPont porte le Dow Jones

En revanche, les autres indices étaient tirés notamment par le net rebond des prix du pétrole, bénéfique pour les valeurs liée à l'énergie: Chevron a gagné 3,52% à 86,99 dollars et la société de services pétroliers Halliburton 3,53% à 39,04 dollars.

L'un des poids-lourds de la cote, le chimiste DuPont, a aussi contribué à maintenir dans le vert le Dow Jones en s'envolant de 7,66% à 55,21 dollars, au lendemain de l'annonce du départ de sa PDG Ellen Kullman - assortie d'une révision en nette baisse de sa prévision de bénéfice annuel.

Dans le domaine de l'informatique, Microsoft a gagné 0,26% à 46,75 dollars après deux nouveaux téléphones haut de gamme et d'un nouvel ordinateur portable équipés de Windows 10, espérant refaire son retard dans le mobile.

Enfin Federal Express a gagné 1,06% à 151,51 dollars après avoir annoncé qu'il allait faire payer ses clients pour la hausse de ses coûts de carburant, qu'il justifie par un poids de colis en hausse et une augmentation du nombre des coûteuses livraisons à domicile.

Le marché obligataire était en petite hausse. Le rendement des bons du Trésor à dix ans s'affichait à 2,034%, contre 2,053% lundi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,873%, contre 2,898% auparavant.