La glissade s'est poursuivie hier sur les marchés. Le Dow Jones est repassé sous les 17 000 points après avoir enregistré son plus important repli depuis novembre 2011 en termes de points. Le principal indice de la Bourse de Toronto a cédé l'équivalent de 2 %, pour enregistrer une quatrième séance de suite à la baisse.

À 13 737 points à la clôture, le recul est maintenant de 6 % depuis le début de l'année, au S&P/TSX.

« Il y a beaucoup de nervosité sur les places boursières. Les marchés émergents pèsent beaucoup dans la balance avec notamment la situation en Chine et celle en Grèce où le premier ministre vient de démissionner, ce qui soulève des questions sur le plan d'aide », commente le gestionnaire de portefeuille Éric Gibouleau, de la firme Dorchester Gestion d'actifs à Montréal.

« Beaucoup d'investisseurs tournent le dos au marché boursier canadien. La faiblesse du huard et de notre économie de façon générale jumelée à la perspective d'un gouvernement du NPD au mois d'octobre ne fait rien pour donner confiance aux investisseurs étrangers », dit M. Gibouleau.

« D'autant que nous avons un marché très orienté vers les ressources et que le prix des matières premières est en retrait. »

« Plusieurs jours consécutifs de repli en Bourse ne font qu'activer un peu plus le sentiment qu'on verra des aubaines apparaître bientôt », affirme de son côté Louis Allard, président et gestionnaire de portefeuille chez Allard, Allard & Associés.

« Les facteurs qui perturbent les marchés viennent de l'étranger. Même si la croissance ralentit en Chine, ça demeure une économie qui a une croissance enviable. Et les États-Unis affichent une belle reprise économique. On envisage même d'y hausser les taux. »

À quand les aubaines?

Si la situation peut faire craindre une correction, Louis Allard répond qu'il faut toujours craindre une correction. « Il va toujours y en avoir. Il faut simplement avoir les nerfs assez solides pour saisir les occasions. C'est ainsi qu'on peut s'enrichir à long terme. »

Éric Gibouleau renchérit en soulignant que certains titres commencent à être attrayants. « Les évaluations n'ont pas encore des allures d'aubaines, mais si on continue de voir les marchés baisser de 1,5 % par jour, les occasions vont se présenter », dit-il.

« Du côté du secteur de l'énergie, par exemple, nous avons commencé à nous pencher plus attentivement sur l'analyse de certaines compagnies qui ont beaucoup reculé dernièrement. Je pense à EnCana et Vermilion, notamment. »

Secousse à New York

À New York, la moyenne industrielle Dow Jones a largué 2 %, soit près de 360 points (16 990 points en fin de séance). Le NASDAQ a reculé de 3 % (à 4877 points) alors que le S&P 500 a perdu 2 % (2035 points) pour tomber en territoire négatif en 2015.

Plusieurs titres du secteur des médias se retrouvent parmi ceux qui ont le plus baissé hier au sein du S&P 500. Disney, CBS, Viacom et Time Warner ont tous perdu au moins 5 %. Même un titre comme Netflix, prisé des investisseurs depuis le début de l'année, a cédé 8 % hier au NASDAQ.

Le secteur des médias sociaux a aussi été fortement touché. Le titre de Twitter a perdu 6 % et a glissé en cours de séance sous son prix d'introduction en Bourse pour la toute première fois. Facebook a pour sa part lâché 5 % pendant que LinkedIn reculait de 4 %.

« Nous avons été conditionnés à acheter sur faiblesse des cours », observe le stratège Quincy Krosby, de la firme Prudential Financial. « Les investisseurs veulent maintenant un repli plus prononcé. Acheter sur faiblesse en se disant que la Fed soutient le marché n'est plus un automatisme. Les investisseurs se montrent beaucoup plus prudents et ne sont plus certains que la Fed sera au rendez-vous. »

Au Canada, l'action de la pharmaceutique lavalloise Valeant a cédé 7 % après l'annonce d'une autre acquisition. Le CN, le CP, CGI et Rona ont tous largué 3 %, tandis que la Banque Royale a reculé de 2 %. À l'opposé, l'action de Bombardier s'est un peu redressée avec un gain de 7 %.

- Avec Bloomberg

INFOGRAPHIE LA PRESSE

Source : Bloomberg

INFOGRAPHIE LA PRESSE

Source : Bloomberg