L'or a poursuivi sa dégringolade cette semaine, finissant vendredi à son plus bas niveau en cinq ans, car la perspective d'un relèvement des taux d'intérêt américains cette année se fait de plus en plus pressante.

La présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed), Janet Yellen, a de nouveau plaidé mercredi pour une hausse des taux directeurs cette année aux États-Unis malgré les «incertitudes» économiques liées notamment à la Grèce ou à la Chine.

«Si l'économie évolue comme prévu, la situation économique devrait justifier à un moment dans l'année d'augmenter les taux fédéraux et de commencer ainsi à normaliser la politique monétaire», a réaffirmé mercredi la dirigeante de la Fed dans un discours au Congrès américain.

«Ces propos, et l'humeur générale du marché qui est portée sur le risque, a fait grimper le dollar et chuter l'or, l'emportant dans sa plus longue séquence de perte depuis le mois de février», a expliqué Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.

Une hausse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) rendrait le dollar plus rémunérateur et donc plus attrayant pour les investisseurs, et pénaliserait de fait les achats d'or, libellés dans la monnaie américaine.

Le dollar a grimpé vendredi à son plus haut niveau en presque deux mois et demi face à ses principales contreparties. De son côté, l'or a chuté le même jour à son minimum en cinq ans, à 1131,20$ l'once.

La banque centrale de Chine (PBOC) a par ailleurs fait état vendredi des niveaux de ses réserves d'or pour la première fois depuis 2009.

«Les réserves officielles de la banque centrale s'élèvent à 1658 tonnes, soit une hausse de 57% depuis juin 2009», a noté Simona Gambarini de Capital Economics. La Chine devient ainsi le cinquième plus grand détenteur de réserve d'or au monde.

La nouvelle a choqué le marché de l'or, selon Ross Norman, analyste chez Sharps Pixley. «La surprise n'est pas venue du fait que la Chine les a déclarés, mais plutôt du fait que le chiffre était incroyablement petit, et moitié moins que le consensus du marché», a-t-il précisé.

Cette seule nouvelle n'est pas vraiment haussière pour les cours de l'or, mais nous nous attendons à que les achats officiels futurs de la Chine soient l'un des nombreux facteurs de soutien des cours l'année prochaine, a estimé Mme Gambarini.

L'argent n'a pas connu la même dégringolade que le métal jaune, mais a fini la semaine affaibli.

Du côté des platinoïdes, le platine a lui aussi fait les frais de la hausse du dollar, tombant sous la barre des 1000$ l'once vendredi, et atteignant 995,95$ l'once son plus bas niveau en six ans.

Les cours ont aussi été lestés par des chiffres de l'Association automobile chinoise qui a révisé à la baisse ses estimations d'immatriculations, selon Commerzbank. Le platine est utilisé dans la fabrication des pots d'échappement pour les voitures à essence, et le palladium pour les véhicules diesel.

Le palladium est tombé à son minimum en trois ans, à 616,65$ l'once, et ce malgré des chiffres de ventes de voitures robustes en Europe, comme le soulignaient les analystes de Commerzbank.

Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1132,80$ vendredi au fixing du soir, contre 1159,30$ le vendredi précédent.

L'once d'argent a clôturé à 15,01$, contre 15,45$ il y a sept jours.

Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a fini à 998$, contre 1032$ sept jours plus tôt.

L'once de palladium a terminé pour sa part à 621 $, contre 655 $ à la fin de la semaine précédente.