Wall Street a fini la séance de mardi sur une hausse prudente, attendant de nouveaux résultats d'entreprise pour se faire une idée de l'économie plutôt que de s'inquiéter d'un mauvais indicateur. L'indice composé S&P/TSX a avancé après avoir cumulé un gain de plus de 250 points lors des deux séances précédentes - une reprise essentiellement attribuable à la conclusion d'un accord de principe entre la Grèce et ses créanciers.

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Les marchés à la clôture :



TSX 14 599,40 / 66,18 (0,46%)

Dow Jones 18 053,58 / 75,90 (0,42%)

S&P 500 2 108,94 / 9,34 (0,44%)

NASDAQ 5 104,89 / 33,38 (0,66%)

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Le dollar canadien est pour sa part resté inchangé à 78,49 cents US, à la veille de l'annonce de la Banque du Canada sur son taux d'intérêt directeur.

Le prix du lingot d'or a pour sa part rendu 1,90 $ US à 1153,50 $ US l'once à New York.

«L'attention des investisseurs va se porter totalement sur les résultats d'entreprise, et pour le moment c'est encore tôt» pour se faire une idée de leurs performances, a déclaré Dan Greenhaus, de BTIG.

Jusqu'à présent moins d'une demi-douzaine de grandes entreprises ont publié leurs résultats du deuxième trimestre, dont les banques JPMorgan Chase (+1,40% à 69,04 dollars) et Wells Fargo (+0,90% à 57,25 dollars) mardi.

Pour M. Greenhaus, la déception provoquée par le recul inattendu des ventes de détail en juin, annoncé en matinée, a été «immédiatement oubliée» par les investisseurs. «C'est dans la routine des deux pas en avant, un pas en arrière à laquelle on s'est habitués», a-t-il dit.

Charlie Bilello, chez Pension Partners, avait toutefois une autre explication: «l'indicateur sur les ventes de détail repousse les attentes d'une hausse des taux à janvier 2016, alors qu'après l'accord sur la Grèce on penserait qu'elle aurait lieu en 2015».

Or «le principal moteur du marché, ce sont les taux directeurs de la Fed», et l'espoir qu'ils restent proches de zéro le plus longtemps possible pour stimuler l'activité, selon M. Bilello.

Pour Patrick O'Hare, chez Briefing, on voit que durant le mois de juin «les consommateurs n'ont pas dépensé leurs économies». «Ce n'est pas encourageant pour la croissance du deuxième trimestre», a-t-il ajouté.

Mercredi, la présidente de la Fed Janet Yellen donnera au Congrès son diagnostic de l'économie américaine et, peut-être, de nouvelles indications sur la hausse des taux qu'elle espère réaliser cette année.

Globalement, la hausse constatée à Wall Street s'inscrivait dans la lignée de celle des grandes Bourses européennes, toujours suspendues au dossier de la dette grecque.

«Il nous faut supposer que (le paquet de mesures d'austérité auxquelles s'est engagé le premier ministre Alexis Tsipras) va passer au Parlement» mercredi, a déclaré M. Greenhaus.

Rumeur sur Twitter 

Du côté des valeurs, M. Bilello a jugé globalement médiocres les performances des premières grandes banques à publier leurs résultats trimestriels.

Première banque américaine en termes d'actifs, JPMorgan Chase a annoncé un bénéfice en hausse de 5,2% au deuxième trimestre, au-delà des attentes. Mais globalement, «les recettes de JPMorgan sont les mêmes qu'en 2009»,  et quant au bénéfice, des manoeuvres comptables comme des rachats d'action permettent de l'embellir, a déclaré M. Bilello.

Wells Fargo a publié un bénéfice stable et conforme aux attentes des analystes, après avoir souffert d'une hausse de ses dépenses et d'impayés.

Si ce genre de performances en demi-teinte se répète avec les autres banques, «on va voir si le marché va encore ignorer cela comme il l'avait fait au premier trimestre», a dit M. Bilello.

Le groupe pharmaceutique et de produits d'hygiène Johnson & Johnson a réussi à dégager un bénéfice net en hausse (+4,4%), mais il a précisé que la force du dollar avait conduit son chiffre d'affaires à reculer de presque 9%. L'action a reculé de 0,49% à 99,78 dollars.

Enfin, Twitter a grimpé de 2,63% à 36,72 dollars. Pendant une dizaine de minutes en matinée la hausse avait été bien plus marquée, à la suite de la parution d'une fausse dépêche présentée comme émanant de l'agence Bloomberg, selon laquelle le site de microblogues étudierait une offre de rachat à 31 milliards de dollars.

Bloomberg a rapidement précisé qu'il s'agissait d'un faux paru sur un site «bidon».

Le marché obligataire était en petite hausse. Le rendement des bons du Trésor à dix ans reculait à 2,400% contre 2,440% lundi soir, et celui des bons à 30 ans à 3,195% contre 3,218% auparavant.

- La Presse Canadienne