En plus de solidifier son bilan, l'arrivée en Bourse de Groupe Stingray Digital permettra au fournisseur de services musicaux multiplateformes d'accélérer son plan de croissance, d'après son dirigeant et principal actionnaire, Eric Boyko.

Stingray [[|ticker sym='T.RAY.A'|]] a d'ailleurs fait une entrée remarquée à la Bourse de Toronto, mercredi, où son action de catégorie A gagnait 17,28 %, ou 1,08 $, en mi-journée, pour coter à 7,33 $, ce qui établissait sa valeur boursière à plus de 347 millions.

«C'est à cela que l'on s'attendait, a expliqué en entrevue M. Boyko. Tu ne veux pas monter trop haut pour créer de trop grosses attentes. Tu veux être entre 10 et 20 (% de croissance), dans la fourchette.»

Plutôt que «d'aller sonner la cloche» sur le parquet torontois pour marquer l'événement, M. Boyko et son entourage ont préféré célébrer avec leurs employés, dans le Vieux-Montréal, où se trouve le siège social de l'entreprise.

Le prix initial d'émission avait été fixé à 6,25 $ par le syndicat de preneurs fermes. La somme amassée grâce au premier appel public à l'épargne servira principalement au remboursement des dettes existantes.

Ainsi, cela devrait permettre à Stingray - qui possède entre autres les chaînes Galaxie, Concert TV et Karaoke Channel - de se tourner vers les acquisitions afin de continuer à asseoir sa croissance, principalement aux États-Unis, en Amérique latine ainsi qu'en Asie.

«Aux États-Unis par exemple, il y a (un potentiel) de 102 millions d'abonnés, a expliqué le président et chef de la direction de l'entreprise. Nous voulons être agressifs là-bas.»

Stingray, qui a vu le jour en 2007, emploie plus de 225 personnes à travers le monde et exploite des chaînes de télévision musicales en plus d'offrir un service radiophonique en ligne sans publicité.

La société a réalisé 18 acquisitions depuis sa création. Elle dit compter 110 millions d'abonnés payants, ajoutant que près de 180 millions de personnes ont accès à ses services à travers le monde.

Stingray n'a toutefois pas l'intention de modifier son approche en matière d'acquisition et a toujours l'intention de demeurer dans le domaine de la musique plutôt que de céder à la tentation d'étendre ses activités.

«Nous allons demeurer disciplinés, a dit son vice-président au marketing et aux communications, Mathieu Péloquin. Nous avons fait (cinq) acquisitions l'année dernière. Nous voulons continuer à maintenir ce rythme.»

MM. Boyko et Péloquin ont tenu à affirmer que, contrairement aux informations ayant circulé récemment, la société n'était pas intéressée à mettre la main sur une participation dans le Grand Prix du Canada.

«Stingray n'est pas intéressée à investir là-dedans, a dit M. Péloquin. Nous sommes une compagnie de musique. Nous pourrions être commanditaire, mais cela ne fait pas partie du noyau de notre entreprise.»

Ces derniers n'ont toutefois pas caché leur intérêt quant à la possibilité de s'associer avec divers événements musicaux et festivals, principalement à Montréal, pour faire connaître davantage leurs services.

Stingray, qui avait manifesté son intention d'effectuer un premier appel public à l'épargne en avril dernier, n'a pas caché que le battage médiatique entourant sa décision avait stimulé l'intérêt des gens à l'endroit de l'entreprise.

«Ç'a été un effet boule de neige, a analysé M. Péloquin. Nos derniers chiffres, pour le mois de mai, faisaient état d'une écoute en augmentation.»

Pour l'exercice 2015 terminé le 31 mars dernier, Stingray réalisé un bénéfice net de 6,6 millions, des recettes de 71 millions ainsi qu'un bénéfice d'exploitation ajusté de 27 millions.

M. Boyko n'a pas dévoilé de cibles financières à atteindre prochainement, mais il croit que la stabilité de son entreprise devrait donner confiance aux investisseurs et actionnaires.

«Nous avons des contrats à long terme et nos ventes sont prévisibles, a-t-il observé. Nos cinq prochaines années sont stables. Par exemple, au Canada, notre prochain contrat à renouveler n'est qu'en 2020.»

Auparavant, le fournisseur de services musicaux multiplateformes était détenu par le Fonds d'investissement Novacap (40 %), Telesystem (30 %), M. Boyko (25 %) ainsi que ses employés (5 %).