Wall Street a baissé vendredi, déprimée par des chiffres médiocres aux États-Unis et tirée vers le bas par un nouveau déclin des places européennes face aux inquiétudes sur la Grèce: le Dow Jones a perdu 0,64% et le Nasdaq 0,55%.

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Les marchés à la fermeture:

TSX 15 014,09 / -92,89 (-0,61%)

Dow Jones 18 010,68 / -115,44 (-0,64%)

S&P 500 2 107,39 / -13,40 (-0,63%)

NASDAQ 5 070,03 / -27,95 (-0,55%)

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La Bourse a baissé «dans la foulée d'un chiffre sur le produit intérieur brut (américain) du premier trimestre, désormais vu en contraction», ont mis en avant les experts de la maison de courtage Charles Schwab.Selon la deuxième estimation du département du Commerce sur le sujet, l'activité économique s'est contractée de 0,7% entre janvier et mars, plombée par un hiver rigoureux et l'appréciation du dollar, soit une nette dégradation par rapport à l'expansion de 2,2% du trimestre précédent.

Cependant, pour Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital, «le chiffre sur le PIB n'a probablement rien à voir» avec le déclin de Wall Street, car «le marché l'avait déjà intégré».

Il estime que les investisseurs ont surtout réagi négativement à une baisse inattendue de l'activité économique dans la région de Chicago ainsi qu'à un nouveau déclin du moral des ménages américains, selon un indice de l'université du Michigan. Ces chiffres, qui concernent le mois de mai, sont plus actuels que la révision du PIB, et donc de mauvais augure pour la reprise espérée au second trimestre.

Au-delà de l'horizon américain, la baisse du marché «est liée à la Grèce», a ajouté M. Cardillo, rappelant que Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), a jugé possible une sortie d'Athènes de la zone euro.

«Les investisseurs gardent cela à l'esprit et, à l'approche du week-end, cela a provoqué ce déclin», a-t-il conclu, jugeant en outre que l'approche de la fin du mois contribuait à rendre le marché plus instable, pour des raisons techniques.

Les inquiétudes sur la Grèce, qui ont phagocyté un G7 Finances en Allemagne, ont surtout abattu les Bourses européennes, l'Eurostoxx 50 perdant plus de 2%.

Résultats dans la distribution

Dans les valeurs, l'assureur santé Humana a bondi de 20,31% à 214,65 dollars, après un article du Wall Street Journal selon lequel le groupe, dont l'action a été un temps suspendue, compte se mettre en vente.

La chaîne de magasins de jeux vidéo GameStop a monté de 6,09% à 43,41 dollars après avoir fait état de ventes et de bénéfices en hausse au titre du dernier trimestre et relevé ses prévisions pour l'exercice en cours.

Également dans la distribution, Genesco, spécialiste des chaussures de sport, a en revanche perdu 2,36% à 66,19 dollars, après avoir annoncé un bénéfice trimestriel en baisse et jugé en dessous des attentes. Le groupe a en outre abaissé sa prévision annuelle.

Toujours dans le secteur, Big Lots, chaîne de magasins à bas prix, a reculé de 2,62% à 43,90 dollars après avoir lui aussi déçu le marché par ses prévisions pour l'année en cours, presque inchangées par rapport au trimestre précédent.

Le fabricant de microprocesseurs Altera a pris 4,00% à 48,85 dollars, un article du New York Post ayant relancé les rumeurs sur son potentiel achat par son concurrent Intel, qui s'est adjugé 1,32% à 34,46 dollars. Selon le journal, un accord se chiffrerait à une quinzaine de milliards de dollars.

Le marché obligataire avançait légèrement. Vers 16 h 25, le rendement des bons du Trésor à 30 ans baissait à 2,883%, contre 2,891% jeudi soir, et celui des bons à 10 ans à 2,121%, contre 2,136% précédemment.

Les marchés boursiers reculent avec les données décevantes sur le PIB

Les marchés boursiers nord-américains ont clôturé en baisse vendredi, au terme d'un déclin généralisé qui est survenu après la publication de données décevantes sur la croissance économique des deux côtés de la frontière.

L'indice composé S&P/TSX a terminé le dernier jour de transactions de mai en baisse de 92,91 points, à 15 014,09 points. Le secteur de l'énergie a été un des rares à connaître une croissance, stimulé par une hausse du cours du pétrole.

Sur l'ensemble de la semaine, l'indice de référence du parquet torontois a rendu 186 points.

Le dollar canadien s'est pour sa part déprécié de 0,01 cent US à 80,41 cents US.

Statistique Canada a indiqué vendredi que l'économie canadienne s'était contractée au rythme annuel de 0,6% pendant le premier trimestre de l'année, la faiblesse des prix du pétrole brut ayant eu un impact plus important que ne l'avaient prévu les économistes.

C'était la première fois que le produit intérieur brut affichait une croissance trimestrielle négative depuis le quatrième trimestre de 2011, et il s'agissait en outre de sa pire performance depuis le deuxième trimestre de 2009, pendant la récession.

L'activité économique américaine a aussi reculé pendant les trois premiers mois de l'année, son produit intérieur brut s'étant affaibli de 0,7%, ce qui était largement inférieur aux estimations initiales du gouvernement, qui visaient une croissance trimestrielle de 0,2%.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a gagné 2,62 $ US à 60,30 $ US le baril, après la publication de données faisant état d'une baisse plus importante que prévu des réserves américaines de brut. Le secteur torontois de l'énergie a progressé de 0,6%.

À part le secteur de l'énergie, le seul autre groupe du TSX à réaliser des gains a été celui des services aux collectivités, qui a gagné 0,29%.

Le prix du lingot d'or a quant à lui avancé de 1 $ US à 1189,80 $ US l'once, tandis que le secteur aurifère du TSX a retraité de 0,24%.

À Toronto, le pire recul a été celui du secteur des métaux et minerais diversifiés, qui a cédé 1,41%.

- avec La Presse canadienne