Wall Street a conclu mardi une séance hésitante sans dégager de direction, réticente à se réjouir de bonnes données économiques qui font craindre à certains de voir se profiler une prochaine hausse des taux d'intérêt.

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Les marchés à la fermeture:

TSX  15 121,02 / 12,90 (0,09%)

Dow Jones   18 312,39 / 13,51 (0,07%)

S&P 500   2 127,83 / -1,37 (-0,06%)

NASDAQ   5 070,03 / -8,41 (-0,17%)

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Dans une séance sans grands volumes, le marché n'a pas trouvé la force de décoller des records enregistrés la veille par le Dow Jones et le S&P 500.

«On voit un marché qui fait du surplace et attend le prochain catalyseur», a déclaré David Levy, chez Kenjol Capital Management.

«Vu les niveaux auxquels nous sommes, les investisseurs s'inquiètent un peu à l'idée de remettre de l'argent» dans le marché, a renchéri Bill Lynch, chez Hinsdale Associates. «Le marché semble être pleinement valorisé et il va falloir qu'on finisse par avoir de meilleures nouvelles sur l'économie pour continuer à avancer», a-t-il ajouté.

Mais certains estiment au contraire que les bons chiffres sur l'immobilier parus mardi matin ont refroidi l'ardeur des acheteurs.

«Ce qui a bouleversé le marché aux États-Unis ce sont les chiffres très solides sur les nouveaux logements», a commenté Jack Ablin chez BMO Private Bank.

«Il y a peut-être une réaction réflexe», a-t-il ajouté, s'inscrivant dans le thème où «les bonnes nouvelles sont des mauvaises nouvelles» au sens où tout signe trop net d'une reprise américaine pourrait pousser la Réserve fédérale (Fed) à hâter la hausse des taux qu'elle a dit préparer pour les mois prochains.

À cet égard, les déclarations de la présidente de la Fed Janet Yellen attendues pour vendredi seront surveillées de très près, a prévenu M. Lynch.

Les investisseurs ont tendance à s'inquiéter de la hausse attendue des taux attendu, au plus bas depuis plus de six ans, dans la mesure où elle renchérira les investissements et, en rendant le dollar plus attractif, risque de freiner les exportations.

Alors que la Fed a prévenu qu'elle se déciderait sur la base des données économiques, les mises en chantier de logements aux États-Unis ont connu une hausse spectaculaire en avril: elles ont bondi de 20,2% sur un mois et sont au plus haut depuis novembre 2007.

Indicateur de la construction à venir, le nombre de permis de construire accordés par les autorités américaines a lui aussi augmenté bien plus que prévu.

En revanche, des détaillants ont publié des résultats décevants semblant signaler que les dépenses de consommation restent atones.

Le géant Wal-Mart n'est pas parvenu à bénéficier de la baisse des prix de l'essence, et il a publié un bénéfice trimestriel en baisse et inférieur aux attentes, assorti d'un chiffre d'affaires stable, mais lui aussi décevant. Le titre a chuté de 4,37% à 76,43 dollars.

Les magasins de bricolage Home Depot ont tout de même dépassé les attentes pour le trimestre achevé le 3 mai et relevé leurs prévisions, ce qui pourrait confirmer l'embellie du secteur immobilier. Le titre a néanmoins perdu 1,74% à 112,34 dollars.

La banque JPMorgan Chase, qui dont les actionnaires ont approuvé la rémunération et les fonctions du PDG Jamie Dimon, a gagné 0,89% à 67,01 dollars.

Le groupe de transport aérien United Continental a perdu 2,31% à 60,81 dollars, après que son PDG Jeff Smisek a estimé qu'il était en principe très difficile pour un passager de pénétrer les systèmes informatiques d'un avion de ligne pour modifier les paramètres de vol, sans toutefois exclure totalement ce risque.

Le rendement des bons du Trésor à 30 ans est monté à 3,070%, contre 3,028% lundi soir, signe d'une demande en baisse. Celui des bons à 10 ans a avancé à 2,283% contre 2,233% précédemment.