Le titre du fournisseur montréalais de services de conciergerie Groupe Distinction (GDI) a bondi, cette semaine, dès la première journée qui marquait son retour en Bourse.

Il a fait un saut de près de 20 % pour clôturer à 18,50 $, jeudi, lors de sa toute première séance à la Bourse de Toronto, et la progression s'est poursuivie hier sur les marchés. La société avait fermé son capital il y a quatre ans.

Les investisseurs avaient démontré un vif intérêt envers GDI au cours des dernières semaines durant la tournée de promotion qui s'est déroulée au Canada et aux États-Unis pour mousser la vente des actions. Les banquiers avaient fixé le mois dernier une fourchette cible de 14 à 16 $ en attendant de pouvoir identifier le prix initial de l'action en Bourse. La demande pour le titre a finalement permis de fixer le prix initial de l'appel public à l'épargne dans le haut de la fourchette, à 16 $, et la valeur du placement a ainsi atteint 150 millions.

GDI avait été sortie de la Bourse en 2011 après son achat par la firme d'investissement Birch Hill, de Toronto, dans le cadre d'une transaction qui s'élevait à plus de 150 millions, l'équivalent de 4,50 $ par action. À cette époque, le titre de GDI était inscrit à la Bourse depuis à peine quatre ans.

Avec l'appui de Birch Hill, GDI a effectué ses premiers pas aux États-Unis.

Le retour en Bourse s'est effectué cette semaine par ce qui s'apparente au niveau comptable à une prise de contrôle inversée d'une coquille inscrite à la Bourse de croissance de Toronto. La coquille, du nom de Medwell Capital, est une ancienne firme du secteur des biotechnologies qui s'était repositionnée dans le secteur financier.

Le chef des finances de GDI, Pierre Gagné, explique que cette approche est avantageuse sur le plan fiscal, mais ce n'est qu'un aspect secondaire de l'opération. « Notre actionnaire de contrôle Birch Hill avait une participation dans Medwell et après discussions, nous avons réalisé qu'il serait plus avantageux de profiter de cette structure », dit Pierre Gagné. La décision de revenir en Bourse maintenant permettra à GDI de se donner une marge de manoeuvre additionnelle et une plus grande flexibilité », ajoute-t-il.

L'appréciation boursière enregistrée cette semaine représente une belle victoire pour les principaux actionnaires et les investisseurs qui ont pu acheter des actions dans le cadre de l'appel public à l'épargne.

Birch Hill, qui détient toujours un peu plus de 30 % des actions, et le PDG Claude Bigras, qui possède près de 20 % des titres, sont au nombre de ceux qui ont la main heureuse présentement.

Quelques éléments-clés peuvent expliquer l'enthousiasme observé autour de GDI par les investisseurs, selon les banquiers responsables du financement à qui nous avons parlé.

Il y a d'abord les marges de profit qualifiées d'intéressantes, mais aussi le fait qu'en raison des faibles dépenses en immobilisation, GDI est en mesure de générer des flux de trésorerie importants. La qualité de l'équipe de gestion, dirigée par Claude Bigras, est aussi soulignée.

Enfin, l'appétit des investisseurs pour tout ce qui n'a pas de lien avec le secteur des ressources naturelles a joué en faveur de GDI.

C'est maintenant au tour de la haute direction de démontrer, notamment, qu'elle est en mesure de poursuivre sa croissance par acquisitions. Au total, 19 acquisitions stratégiques ont été réalisées entre 2008 et 2014, et deux autres ont été effectuées le mois dernier. La direction a pour objectif de faire croître ses revenus d'une manière considérable au cours des cinq à sept prochaines années, jusqu'à près de 2 milliards. Les revenus du dernier exercice se sont élevés à 600 millions.