Wall Street a fini la séance en hausse mercredi, encouragée par l'envolée des cours du pétrole et la progression des Bourses européennes, en dépit de mauvais indicateurs sur les États-Unis: le Dow Jones a gagné 0,42% et le Nasdaq 0,68%.

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Les marchés à la fermeture:

TSX 15 450,87 / +61,59 (0,40%)

Dow Jones 18 112,61 / +75,91 (0,42%)

S&P 500 2 106,63 / +10,79 (0,51%)

NASDAQ 5 011,02 / +33,73 (0,68%)

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Un peu plus tôt, les cours du brut avaient terminé la séance sur un bond de 3,10 dollars, à 56,39 dollars le baril de pétrole WTI coté à New York, renouant avec des niveaux qu'on n'avait plus vus depuis quatre mois.

Cette envolée, liée à l'annonce d'un petit reflux de la production américaine et au ralentissement de l'abondement des réserves américaines en pétrole brut, a bénéficié aux valeurs liées à l'énergie, qui pèsent lourd dans la cote.

ExxonMobil a pris 1,67% à 88,08 dollars, Chevron 1,44% à 110,41 dollars, et Halliburton 4,46% à 48,26 dollars.

Parallèlement, plusieurs indicateurs ont dressé un tableau plutôt terne de l'économie américaine: l'activité manufacturière de la région de New York a connu une forte baisse en avril, chutant de 8 points pour s'établir en territoire négatif à -1,2 point. La production industrielle du pays a reculé de 0,6% en mars.

Mais pour Peter Cardillo, chez Rockwell Global Capital, ces indicateurs ont pu aider les investisseurs à croire que ces mauvaises nouvelles dissuaderont la Réserve fédérale (Fed) de hâter un relèvement des taux d'intérêt.

«Cela indique que la Fed ne va rien faire en juin, ce qui attire les acheteurs», a-t-il dit.

Les investisseurs craignent en effet qu'une hausse des taux d'intérêt renchérisse les investissements et renforce le dollar, ce qui pénaliserait les exportations.

Par ailleurs, les investisseurs américains ont pu être inspirés par les Bourses européennes, qui ont terminé en hausse après les déclarations du président de la Banque centrale européenne Mario Draghi.

La BCE s'est félicitée de l'efficacité de ses premiers rachats massifs d'actifs, et a promis de les poursuivre en dépit des signes d'amélioration de l'économie en zone euro.

«L'optimisme pour le monde développé est en hausse», a souligné Jack Ablin, chez BMO, signalant l'importance des relations commerciales entre l'Europe et les États-Unis.

Enfin, alors que les entreprises commencent à publier leurs résultats du premier trimestre les unes après les autres, «plusieurs ont déclaré des bénéfices meilleurs que prévu, même si les déceptions s'accumulent pour les chiffres d'affaires», a noté M. Cardillo.

La compagnie aérienne Delta Air Lines (+2,60% à 44,20 dollars), qui bénéficie du pétrole bon marché, mais souffre du dollar fort à l'international, a ainsi dépassé les attentes tant pour ses bénéfices que pour son chiffre d'affaires.

À contre-tendance, Bank of America est revenue aux bénéfices, à hauteur de 3,4 milliards de dollars pour le trimestre, mais une contre-performance dans l'activité du courtage l'a conduite à annoncer un résultat inférieur aux prévisions, et son chiffre d'affaires a reculé. L'action a du coup perdu 1,14% à 15,64 dollars.

Le géant d'internet Google, accusé par la Commission européenne d'abus de position dominante, mais «fermement en désaccord» avec cette procédure et impatient de défendre ses arguments, a cédé 0,23% à 551,04 dollars. Les autorités européennes ont également ouvert une enquête distincte pour déterminer si Google n'enfreignait pas les règles européennes de concurrence avec son système d'exploitation pour téléphone portable Android.

La banque Morgan Stanley, qui selon le Wall Street Journal est en discussions pour céder sa division de courtage pétrolier pour un peu plus d'un milliard de dollars, a pris 1,49% à 37,39 dollars.

Le marché obligataire était presque stable. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans a baissé légèrement à 1,893% contre 1,896% mardi soir, et celui des bons à 30 ans est monté à 2,546% contre 2,541% précédemment.

La Bourse de Toronto clôture en hausse

Une envolée du cours du pétrole brut a aidé la Bourse de Toronto à clôturer en hausse mercredi, pendant que la plupart des autres secteurs clés du parquet connaissaient aussi une bonne séance.

Le dollar canadien s'est pour sa part apprécié de 1,24 cent US à 81,30 cents US après que la Banque du Canada eut laissé son taux d'intérêt directeur inchangé à 0,75 pour cent, tout en réduisant ses prévisions de croissance économique pour cette année.

Le prix du pétrole brut a clôturé à son plus haut niveau depuis le début de l'année, après que les autorités américaines eurent fait état d'une augmentation moins importante que prévu de leurs réserves de brut - même s'il s'agissait de la 14e croissance hebdomadaire consécutive à ce chapitre.

Le baril de pétrole a terminé la séance en hausse de 3,10 $ US, soit près de six pour cent, à 56,39 $ US à la Bourse des matières premières de New York. Le secteur torontois de l'énergie a répondu avec une croissance de 2,6 pour cent, la plus forte du parquet mercredi.

Le prix du lingot d'or a gagné 8,70 $ US à 1201,30 $ US l'once à New York, ce qui a aidé le secteur aurifère du TSX à avancer de 2,0 pour cent.

Le cours du cuivre a également progressé à New York, gagnant 1,3 cent US à 2,71 $ US la livre, ce qui a soutenu le secteur des métaux et minerais diversifiés, qui s'est adjugé 1,5 pour cent.

Le secteur torontois de la finance a grimpé mercredi de 0,9 pour cent, les actions de toutes les grandes banques canadiennes ayant réalisé des gains.

- avec La Presse canadienne