Wall Street a fini une nouvelle fois en petite hausse jeudi, le marché longtemps hésitant semblant finalement se réjouir de la multiplication d'accords de fusion.

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Les marchés à la clôture :

TSX 15 326,31 / 112,71 (0,74%)

Dow Jones 17 958,73 / 56,22 (0,31%)

S&P 500 2 091,17 / 9,27 (0,45%)

NASDAQ 4 974,56 / 23,74 (0,48%)

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Après avoir longtemps tourné autour du point mort, tantôt en hausse et tantôt en baisse, le marché new-yorkais a finalement opté pour l'optimisme, peut-être encouragé par les annonces ou rumeurs de fusions-acquisitions qui prolifèrent ces jours-ci.

«C'est l'effervescence qui entoure certains noms de la cote qui aide le marché», a expliqué Mace Blicksilver, chez Marblehead Asset Management. «C'est trop risqué de ne pas être présent dans le marché actions en ce moment», a-t-il dit, expliquant «qu'il y a ce jeu pour essayer de voir quelle sera la prochaine cible, qui joue dans tous les secteurs».

Il évoquait notamment le projet du géant pétrolier Royal Dutch Shell d'acheter BG Group pour quelque 64 milliards de dollars, ou l'offre de rachat par le spécialiste de médicaments génériques Mylan de son concurrent Perrigo pour 28,9 milliards de dollars, deux opérations annoncées mercredi.

Alors que souvent les acheteurs sont sanctionnés dans de telles circonstance, Mylan a pris contre toute attente 14,76% mercredi et encore 2,54% jeudi, à 70,10 dollars.

Globalement toutefois, Michael James, chez Wedbush Securities, a souligné que «le marché reste dans des marges étroites, il y a autant d'encouragements à aller plus haut que de vents contraires».

Alors que le marché attend de voir quand la Réserve fédérale rehaussera des taux d'intérêt laissés à un niveau plancher depuis plus de six ans, ce qui aura pour effet mécanique de pousser le dollar à la hausse, «les investisseurs s'inquiètent beaucoup de savoir quelle est (déjà) l'importance de l'impact négatif du dollar fort sur les résultats du premier trimestre et les prévisions (des entreprises), ce qui va empêcher le marché de vraiment monter ou descendre», a analysé M. James.

En tout état de cause, le raffermissement du dollar jeudi, qui semblait reposer sur les attentes renouvelées d'une hausse des taux en milieu d'année, n'a pas semblé peser sur le marché d'actions.

«Le marché a déjà complètement assimilé une hausse des taux d'un quart de point dans ses valorisations, qu'elle arrive en juin ou en septembre», a estimé M. Blicksilver.

Dans le contexte des fusions-acquisitions, le réseau social professionnel LinkedIn, qui a annoncé qu'il déboursait 1,5 milliard de dollars en numéraire et en actions pour acheter les cours et formations en ligne de lynda.com, a pris 1,54% à 256,14 dollars.

Toujours dans le secteur des technologies, le géant des microprocesseurs Intel, auquel la rumeur avait prêté la semaine dernière l'intention de racheter un autre spécialiste des composants électroniques, Altera, a cédé 0,22% à 31,24 dollars jeudi quand des informations ont indiqué que son offre avait été repoussée. Altera en revanche a pris 3,17%à 43,33.

Le géant de l'aluminium Alcoa, qui a affiché mercredi soir des résultats en hausse pour le premier trimestre mais dont le chiffre d'affaires a déçu, a perdu 3,37% à 13,21 dollars.

Les jeux sociaux Zynga, qui ont remplacé leur patron Don Mattrick par leur fondateur Mark Pincus, ont dégringolé de 17,93% à 2,38 dollars.

Facebook a cédé 0,13% à 82,17 dollars alors qu'il fait face à un vaste recours collectif en Autriche pour l'utilisation des données personnelles.

Google, dont la filiale de vidéos YouTube s'apprête à lancer un service payant sur abonnement sans publicité, a cédé 0,15% à 548,02 dollars.

Enfin la compagnie aérienne United Continental, qui a annoncé un déclin de 0,7% du revenu par passager et distance parcourue en mars, a pris 1,01% à 61,16 dollars.

Le marché obligataire était en baisse. Vers 16 h 20, le rendement des bons du Trésor à 10 ans montait à 1,956% contre 1,902% mercredi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,597% contre 2,520% précédemment.