L'entreprise de Brossard spécialisée dans l'efficacité énergétique du bâtiment Distech Controls devait être une des prochaines sociétés québécoises à s'inscrire en Bourse en procédant à un premier appel public à l'épargne. Or, son saut en Bourse se fera par l'entremise d'une importante entreprise américaine inscrite à la Bourse de New York.

En annonçant sa vente au début de la semaine au prix de 318 millions de dollars (environ 250 millions US), Distech devient une filiale d'Acuity Brands, dont la capitalisation boursière s'élève à près de 7 milliards US.

Le niveau de rentabilité de Distech n'a pas été dévoilé, mais il pourrait être précisé au début du mois prochain lorsque le PDG d'Acuity, Vernon Nagel, discutera avec les analystes des résultats trimestriels du fournisseur de solutions d'éclairage installé à Atlanta, en Géorgie.

Acuity a accepté de payer près de cinq fois les revenus annuels de Distech, qui ont atteint 70 millions l'an passé. À titre de comparaison, le titre d'Acuity se transige actuellement à environ 2,8 fois ses revenus de l'an passé. «Si le prix payé peut sembler élevé, il faut savoir que les ventes de Distech ont enregistré un taux de croissance annuel de 25% depuis 5 ans», commente l'analyste Jed Dorsheimer, chez Canaccord Genuity.

Bien qu'Acuity ait bénéficié du passage à la technologie d'éclairage DEL de haute performance, la portion «contrôle numérique» des solutions à offrir aux clients prend de plus en plus d'importance, souligne Jed Dorsheimer. «L'acquisition de Distech s'inscrit dans cette stratégie.»

Son collègue Timothy Wojs, de la firme Baird, abonde. «Cette transaction est pleine de bon sens pour Acuity puisque l'accent semble de plus en plus être mis sur les solutions intégrées, en particulier en ce qui concerne l'éclairage des nouveaux projets de construction.»

Pour Wils Théagène, un spécialiste des technologies vertes chez Smart Cleantech Partners, la transaction démontre tout le potentiel du marché dans lequel évolue Distech Controls. «L'entente s'est signée à une très belle valorisation», dit celui qui connaît bien Distech pour y avoir déjà injecté de l'argent à l'époque où il était directeur des investissements de Capitech (fonds d'investissement en capital de risque d'Hydro-Québec).

Investissements

Si Distech est rendue où elle est aujourd'hui, c'est notamment grâce à des investissements de la Caisse de dépôt et placement, du Fonds de solidarité FTQ, d'EnerTech, de la société d'État fédérale EDC et de W2, un fonds montréalais dont un des actionnaires est le fondateur de Lumenpulse, François-Xavier Souvay.

Le fondateur et PDG de Distech, Étienne Veilleux - à qui il n'a pas été possible de parler hier -, et les 190 employés restent en place, et l'entreprise poursuivra ses activités de façon autonome au sein d'Acuity Brands, une société qui semble par ailleurs avoir le vent dans les voiles.

Depuis six ans, l'action d'Acuity est passée de 20$US à 160$US à la Bourse de New York. La société compte 7000 employés et a généré des ventes de 2,4 milliards US l'an passé.