Les actions des secteurs de l'énergie et de l'or ont pesé sur la Bourse de Toronto lundi, malgré une hausse des cours des matières premières.

L'indice composé S&P/TSX a échappé 98,01 points pour terminer la séance à 14 854,49 points, les investisseurs recherchant une nouvelle direction pour le marché alors que peu de données économiques sont attendues cette semaine.

Le dollar canadien s'est apprécié de 0,09 cent US à 79,39 cents US.

Les principaux indices boursiers américains ont pour leur part avancé. La moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a pris 138,94 points à 17 995,72 points, tandis que l'indice élargi S&P 500 a gagné 8,17 points à 2079,43 points et que l'indice composé du Nasdaq a avancé de 15,07 points à 4942,44 points.

L'indice phare du TSX a touché il y a six ans, le 9 mars 2009, son plus faible niveau à la suite de l'écroulement financier de 2008, soit 7567 points - il a depuis grimpé 96 pour cent. Aux États-Unis, le S&P 500 avait reculé jusqu'à 676,53 points à cette époque. Il a plus que triplé depuis, ce qui fait craindre à certains observateurs que le marché ne se rapproche d'une autre bulle financière.

La croissance du TSX a été retenue par le ralentissement de l'économie mondiale, qui a nui aux secteurs des matières premières. Les actions du groupe de l'énergie ont particulièrement souffert de la chute des prix du pétrole.

Rebond d'espoir à Wall Street

Wall Street a rebondi lundi, reprenant espoir dans les perspectives de l'économie après la chute enregistrée vendredi: le Dow Jones a gagné 0,78 % et le Nasdaq 0,31 %.

Selon des résultats définitifs à la clôture, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a gagné 138,94 points à 17 995,72 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 15,07 points à 4942,44 points.

L'indice élargi S&P 500, jugé le plus représentatif par de nombreux investisseurs, a gagné 0,39 %, soit 8,17 points, à 2079,43 points.

«C'est un retournement après le gros déclin de vendredi», a souligné Michael Gayed, chez Pension Partners, estimant que «le marché s'est conditionné pour tourner en vert tout ce qu'il trouve en rouge».

Pour autant il a appelé à la prudence, notant qu'au premier jour de l'opération de rachat d'actifs par la Banque centrale européenne, «le marché peine à tenter de voir les effets de l'assouplissement quantitatif en Europe, sur fond d'inquiétudes persistances suscitées par la Grèce». Il a estimé que de nouvelles évolutions en dents de scie étaient probables.

Chez Marblehead Asset Management, Mace Blicksilver a jugé quant à lui que les marchés avaient peu de chance de progresser encore. «Il y a plus de chances de voir un déclin, mais rien d'énorme», dit-il.

Vendredi le marché avait choisi de voir dans les bons chiffres du chômage la perspective d'une remontée des taux par la Réserve fédérale (Fed), un élément défavorable pour les investisseurs.

Ces derniers tablent désormais sur un redressement des taux dès le mois de juin, et non en fin d'année comme cela semblait devoir être le cas encore récemment.

Lundi, en l'absence de nouveaux indicateurs, ils ont choisi de trouver dans les même chiffres des raisons de croire en la solidité de la reprise américaine. Les créations d'emploi plus fortes qu'attendu en février montrent que «l'économie est vraiment en forme, c'est de bon augure pour l'économie et les actions à long terme», a résumé William Lynch chez Hinsdale Associates.

Le marché obligataire s'est lui aussi orienté en petite hausse lundi. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans a baissé à 2,193 %, contre 2,233 % vendredi soir, et celui à 30 ans à 2,201 %, contre 2,829 % précédemment.

Apple, qui a dominé la scène médiatique de l'après-midi en présentant notamment sa nouvelle montre connectée, a connu une séance en dents de scie. La plus grosse capitalisation boursière du pays a même accusé un repli durant la présentation du directeur général Tim Cook, avant de se reprendre et de finir la séance en hausse de 0,39 % à 127,09 dollars.

Le groupe de médias TimeWarner a gagné 1,28 % à 85,20 dollars. La maison-mère de la chaîne télévisée câblée HBO a bénéficié de l'annonce de son partenariat exclusif avec Apple pour commencer à diffuser ses programmes hors de tout bouquet satellitaire ou câblé.

General Motors, qui a annoncé un programme de rachat d'actions à hauteur de 5 milliards de dollars, a grimpé de 3,07 % à 37,66 dollars.

Alcoa a chuté en revanche de 5,39 % à 13,70 dollars. Le géant de l'aluminium, après avoir annoncé en fin de semaine qu'il envisageait de réduire de 14 % ses capacités annuelles de production par mesure d'économie, a annoncé lundi l'acquisition du groupe RTI International Metals. Il va débourser 1,5 milliard de dollars en actions pour s'emparer de ce spécialiste du titane. L'opération doit lui permettre de se renforcer dans l'aéronautique.

Le groupe immobilier Simon Property a cédé 0,08 % à 180,44 dollars après avoir lancé une offre de 16 milliards de dollars pour s'emparer de son compatriote Macerich, lui-même en hausse de 6,96 % à 92,76 dollars.

Le groupe Fiat Chrysler a échappé à toute sanction boursière après avoir pourtant annoncé le rappel de 340 000 véhicules en fin de semaine. Le titre a fini en hausse de 0,64 % à 14,15 dollars.

McDonald's a progressé de 0,60 % à 97,71 dollars, les investisseurs étant peut-être rassurés de voir le spécialiste de la restauration rapide afficher son «besoin urgent d'évoluer», après un nouveau recul des ventes en février.

Enfin Air Lease Corporation, société de location d'avions, a cédé 0,53 % à 37,79 dollars après avoir confirmé la commande de 55 nouveaux avions d'Airbus, qui seront livrés à partir de 2019.

Avec l'Agence France-Presse