L'action de Bombardier (T.BBD.B) a frappé hier un creux des 10 dernières années à la Bourse de Toronto en touchant les 2,26$ en cours de séance. Le titre a finalement clôturé à 2,30$, en recul de 4,6%.

Les investisseurs ont appris hier que le transporteur Qatar Airways n'est plus intéressé par la CSeries.

Le PDG Akbar Al Baker, qui avait déjà exprimé un intérêt pour la CSeries, n'a plus l'intention de passer une commande en raison des délais dans le développement du programme.

«Nous n'y pensons plus [à la CSeries] parce que nous ne pouvons pas attendre indéfiniment», a déclaré cette semaine Akbar Al Baker à des journalistes des agences Reuters et Bloomberg, notamment, en marge d'un salon international du voyage à Berlin.

En novembre 2013, M. Al Baker s'était déjà publiquement inquiété des délais de la CSeries. L'entrée en service de l'appareil devrait d'abord avoir lieu cette année-là. On parle maintenant de la fin de 2015, voire du début de 2016.

Le Financial Post rapporte aussi que Bombardier a annulé sa journée de rencontres avec des analystes et investisseurs prévue la semaine prochaine à New York. L'entreprise indique que le nouveau PDG Alain Bellemare, nommé en février, doit bénéficier d'un peu plus de temps pour se mettre en selle. Il pourrait ne pas y avoir de journée des investisseurs cette année, précise Bombardier.

Bellemare injecte 1,3 million dans l'émission d'actions

Le nouveau PDG de Bombardier participe par ailleurs au financement en capitaux propres qui doit être approuvé par les actionnaires à la fin du mois.

Alain Bellemare a passé la semaine dernière un ordre d'achat pour acquérir un bloc de 565 000 droits de souscription au prix unitaire de 2,21$ échangeables contre des actions de catégorie B. Il s'agit pour lui d'un investissement qui se chiffre à environ 1,3 million.

Cette information est divulguée dans des documents déposés cette semaine auprès des autorités réglementaires.

Selon les lignes directrices de l'entreprise en matière d'actionnariat, le PDG de Bombardier est tenu d'acheter et de détenir des actions ayant une valeur égale à cinq fois son salaire de base. Les détails entourant la rémunération d'Alain Bellemare n'ont pas encore été dévoilés. Le salaire de base de son prédécesseur, Pierre Beaudoin, s'élevait à environ 1,4 million.

Par ailleurs, des documents réglementaires déposés récemment révèlent qu'Alain Bellemare s'est déjà vu octroyer 1,8 million d'options d'achat d'actions à un prix d'exercice de 2,62$. Ces options viendront à échéance dans sept ans.

Le cours cible moyen des analystes pour les 12 prochains mois se situe à 2,94$. Toutefois, deux firmes, Macquarie et Sterne Agee, voient le titre à 2,00$ d'ici un an, et Goldman Sachs a récemment abaissé sa cible à 1,95$.