L'action de BlackBerry (T.BB) a rendu jeudi plus des trois quarts de son spectaculaire gain de la veille. Elle avait bondi, mercredi en fin de séance, de près de 30 pour cent après la publication d'un article de l'agence de presse Reuters selon lequel la société canadienne avait été approchée par sa rivale sud-coréenne Samsung avec une offre d'acquisition.

Les deux compagnies ont depuis rejeté les informations contenues dans la dépêche.

Jeudi, le titre de BlackBerry a cédé 2,94 $, soit 19,6 pour cent, pour clôturer à 12,08 $, après avoir bondi de 3,42 $ à 15,02 $ la veille.

BlackBerry a indiqué tard mercredi qu'elle n'était pas engagée dans des discussions avec Samsung au sujet d'une possible prise de contrôle, tandis que Samsung a transmis un courriel dans lequel il disait de l'article de Reuters qu'il était «sans fondement».

Selon l'agence de presse, Samsung aurait rencontré des dirigeants de BlackBerry au sujet d'un possible rachat de l'entreprise canadienne pour un montant allant jusqu'à 7,5 milliards $ US. Reuters citait des sources familières avec l'offre, ainsi que des documents.

Les deux entreprises sont des rivales dans la fabrication de téléphones intelligents, mais elles ont déjà travaillé ensemble sur d'autres technologies.

BlackBerry et Samsung avaient annoncé en novembre un partenariat en vertu duquel la société de Waterloo, en Ontario, rendrait sa technologie de sécurité mobile disponible aux téléphones fonctionnant sous le système d'exploitation Android, de Google, à compter de 2015. Ce logiciel est utilisé par plusieurs des téléphones de Samsung.

Cet arrangement permet au logiciel de BlackBerry de fonctionner sur les appareils Galaxy et Note de Samsung, tandis qu'il offre à Samsung l'occasion d'attirer l'attention des clients d'affaires que BlackBerry courtise.

BlackBerry a déjà été la cible d'acheteurs potentiels par le passé. À l'automne 2013, certaines rumeurs laissaient croire que la société chinoise Lenovo pouvait être intéressée, mais aucune offre ne s'est matérialisée.

Le chef de la direction de BlackBerry, John Chen, a dit qu'il se concentrait sur le redressement des activités de la société, plutôt que sur la chasse aux acheteurs. M. Chen a été embauché à la fin 2013, après que le conseil d'administration de BlackBerry eut complété une étude des options stratégiques qui s'offraient à la société, incluant des discussions avec de possibles acheteurs.

Les opérateurs boursiers ont réagi à la dépêche de Reuters en faisant grimper l'action de BlackBerry à son plus haut niveau depuis le début 2012 à la Bourse de Toronto. Malgré cette hausse, la valeur actuelle du titre reste largement inférieure à celle qui prévalait lorsque l'entreprise de Waterloo, en Ontario, était le leader mondial des téléphones intelligents - avant l'émergence de produits rivaux comme le iPhone d'Apple et le Galaxy de Samsung.

Selon la dépêche de Reuters, Samsung aurait proposé d'allonger entre 13,35 $ et 15,49 $ par action dans son offre initiale, ce qui représentait une prime de 38 à 60 pour cent par rapport au cours de l'action avant la publication de l'article de l'agence.