Une autre série de présentations de résultats financiers se met en branle cette semaine. Mais dans l'esprit de bien des observateurs, le coup d'envoi non officiel a été donné hier en fin de journée par Alcoa (AA).

Pourquoi Alcoa est-elle encore synonyme de début de saison de résultats?

Pendant des dizaines d'années, Alcoa a été la première des 30 entreprises membres du Dow Jones à dévoiler ses résultats trimestriels. Alcoa a été éjectée du Dow en septembre 2013, mais elle reste membre du S&P 500 et est la première grande entreprise de cet indice à divulguer sa performance financière. Alcoa compte cependant pour très peu dans le S&P 500, non seulement en capitalisation boursière, mais aussi pour ce qui est des bénéfices, souligne le stratège Martin Roberge, de Canaccord/Genuity.

Pourquoi alors s'intéresser à Alcoa?

Il s'agit d'une multinationale américaine du secteur des ressources. Les commentaires des patrons d'Alcoa à propos du contexte d'affaires continuent donc d'avoir une pertinence pour les investisseurs. «Ce qui est particulièrement intéressant cette fois avec Alcoa et les autres multinationales qui publieront leurs chiffres, selon Martin Roberge, c'est que ce sera la première fois que des résultats trimestriels montreront à la fois l'impact de la force du dollar américain et la force du ralentissement mondial. «On avait eu un aperçu du ralentissement mondial lors des bilans précédents, mais pas de l'impact de la force du billet vert sur la performance. À cet égard, c'est toujours intéressant de savoir si les compagnies ont couvert ou non leur exposition. Ça pourrait déboucher sur des révisions des attentes en matière de croissance.»

Y a-t-il de meilleures entreprises qu'Alcoa pour prendre le pouls de la saison des résultats?

Fort probablement. Plusieurs investisseurs préféreront se tourner dès cette semaine vers les résultats des banques américaines. JPMorgan Chase est le premier membre du Dow Jones qui publiera ses chiffres. La direction de la banque présentera et commentera ses résultats demain. Wells Fargo publie aussi ses résultats demain. Il y aura ceux de Bank of America et de Citigroup vendredi. D'autres attendront les résultats d'IBM la semaine prochaine ou encore le 27 janvier pour connaître la performance d'Apple, qui pourrait être incluse dans le secteur de la consommation compte tenu de son profil.

Et au Canada?

Il y a environ un mois de décalage au Canada. Les résultats au Canada commenceront à sortir le 1er février. Quelques entreprises publieront d'ici là (il y a d'ailleurs eu les résultats de Jean Coutu la semaine passée), mais le gros des résultats canadiens arrivera le mois prochain. «Les titres des compagnies canadiennes vont réagir en symbiose avec les compagnies américaines lorsque ces dernières publieront leurs résultats», fait remarquer Martin Roberge. Lorsque les multinationales canadiennes présenteront leurs chiffres, les investisseurs auront déjà réagi à la performance des entreprises américaines, dit-il. «Il ne fait aucun doute que les pétrolières canadiennes retiendront l'attention. Les banques aussi, mais ça viendra plus tard, au printemps. Il faut savoir que, jusqu'au mois de juin, les pétrolières canadiennes pouvaient protéger par des opérations financières (hedger) leur production cinq ans à l'avance à des prix supérieurs à 90$US le baril de brut. Ont-elles profité de ces prix pour augmenter leur programme de couverture? C'est là que se trouve la clé. Il faudra aussi voir l'impact du dollar canadien.»