Wall Street a fini en baisse mardi, poursuivant un début d'année morose, alors que la chute des prix du pétrole et quelques indicateurs mitigés encourageaient le manque d'allant général des investisseurs.

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Les marchés à la clôture:



TSX -145,93 (-1,01%) à 14 246,77

Dow Jones -130,01 (-0,74%) à 17 371,64

S&P 500 -17,97 (-0,89%) à 2 002,61

NASDAQ -59,83 (-1,29%) à 4 592,74

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«Les marchés n'aiment pas les incertitudes», a résumé David Levy de Kenjol Capital Management. «Or, la volatilité des cours du pétrole et du marché obligataire a manifestement accentué les incertitudes. On assiste à des échanges dominés par l'aversion au risque».

Le cours du pétrole a en effet fini la séance à New York sur une nouvelle chute à un plus bas niveau depuis près de six ans, s'installant sous 50 dollars le baril, dans un marché toujours dominé par les angoisses sur une production excessive.

Le marché obligataire, prisé des investisseurs en temps d'incertitude, a, à l'inverse, poursuivi sa hausse. Vers 16h30 (heure de Montréal), le rendement des bons du Trésor à 10 ans reculait à 1,941%, contre 2,035% lundi soir, évoluant sous le seuil des 2% pour la première fois depuis la mi-octobre. Celui des bons à 30 ans baissait à 2,504%, contre 2,604% la veille.

De plus, «alors qu'il n'y aucun catalyseur à la hausse aujourd'hui, la situation reste très incertaine en Europe», a ajouté David Levy.

La Grèce est au coeur des préoccupations sur l'Union européenne (UE) alors que les investisseurs craignent qu'une victoire de la gauche radicale du parti Syriza aux législatives du 25 janvier ne provoque une éventuelle sortie du pays de la zone euro.

Le marché a pâti en cours de matinée «de la parution d'un article du Financial Times citant (des experts) d'Oxford Economics laissant anticiper que Syriza disposerait d'un net soutien en Grèce pour rejeter les mesures d'austérité imposées par l'UE», ont expliqué les analystes de Briefing.com.

L'énergie souffre toujours

Les indices, qui reviennent depuis plusieurs séances sur des records atteints fin 2014, n'ont pas trouvé de soutien dans les indicateurs du jour sur l'économie américaine.

«L'activité dans les services aux États-Unis a ralenti le mois dernier à son rythme le plus faible depuis juin», selon un rapport de l'association professionnelle ISM, «et les commandes industrielles ont baissé pour le quatrième mois consécutif en novembre», ont souligné les experts de Wells Fargo.

«Mais même si elles ne sont pas très bonnes, ces données ne sont toutefois pas à l'origine de ce nouveau recul du marché, qui plonge finalement pour les mêmes raisons» que la veille, c'est-à-dire les inquiétudes sur la Grèce et le marché du pétrole, a estimé Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital.

Parmi les valeurs, la chute des cours du pétrole a en premier lieu affecté le secteur de l'énergie, déjà le moins performant aux États-Unis l'an dernier: ExxonMobil a reculé de 0,53% à 89,81 dollars et ConocoPhillips a chuté de 4,13% à 62,93 dollars.

En revanche, Chevron a résisté à la tendance, ne cédant que 0,05% à 108,03 dollars après l'annonce de sa découverte d'un nouveau gisement pétrolier dans des eaux profondes du Golfe du Mexique.

Le fabricant d'accessoires de mode Coach, qui va racheter le chausseur de luxe pour femmes Stuart Weitzman, a perdu 1,17% à 36,30 dollars.

Le constructeur aéronautique Boeing a abandonné 1,18% à 127,53 dollars, ne profitant pas de l'annonce de la meilleure performance commerciale de son histoire en 2014.

À l'inverse, AOL a avancé de 3,38% à 46,25 dollars. Selon l'agence de presse Bloomberg, le groupe intéresse le poids lourd américain des télécoms Verizon (+1,01% à 47,04 dollars), qui cherche à muscler son offre de vidéos en ligne.