Les Bourses nord-américaines ont entamé la première semaine complète de l'année 2015 en nette baisse, observant avec un malaise croissant la déroute du prix du pétrole, passé momentanément sous les 50$US le baril, et les incertitudes sur la place de la Grèce en zone euro. Revue de quatre grands axes d'investissement.

L'énergie

La chute des cours du pétrole à des niveaux inédits depuis presque six ans a causé une véritable saignée parmi les titres pétroliers canadiens, hier. Les grands noms du secteur de l'énergie, durement éprouvé l'an passé par la chute des prix du brut, ont perdu 5,5% de leur valeur en moyenne. Le baril de brut WTI coté à New York a chuté de 2,65$US, à 50,04$US, en raison des inquiétudes sur l'abondance de l'offre et des perspectives maussades de demande énergétique. L'envol du dollar américain à l'encontre de l'euro accentuait encore la pression.

La finance

Le pétrole a contaminé le secteur bancaire. Le sous-indice financier du TSX a perdu 1,8%, hier. La Banque Nationale, la plus concernée des grandes banques canadiennes avec 3,2% de ses prêts totaux accordés à des entreprises du secteur énergétique, a largué 4,9%. Les institutions financières étaient aussi pénalisées, comme partout dans le monde, par l'hypothétique sortie de la Grèce de la zone euro qui hante le marché des changes. L'engagement du président français François Hollande à mener à son terme le projet d'une taxe sur les transactions financières a aussi jeté un froid sur l'industrie du courtage.

La consommation

Les titres de consommation ont aussi écopé avec un recul de 1,9%. La faiblesse de l'inflation constatée hier en Allemagne laisse apparemment croire à une économie mondiale à la peine. La vigueur de la consommation avait fait toute la différence à la Bourse de Toronto, l'année dernière, la bonne tenue des titres comme Alimentation Couche-Tard et Groupe Jean Coutu effaçant les pertes des entreprises de ressources.

Québec inc.

La «Bourse du Québec» a elle-même connu une mauvaise journée, l'indice Morningstar Banque Nationale Québec abandonnant 1,2% de sa valeur.

Le groupe de titres québécois avait affiché le meilleur rendement parmi les principaux indices boursiers nord-américains, voire mondiaux, en 2014 avec un gain de 20,7%.

Outre les valeurs-vedettes du secteur de la consommation de base à des sommets historiques, le groupe avait aussi profité de l'essor d'entreprises variées comme le transporteur ferroviaire Canadien National, la multinationale pharmaceutique Valeant et le Groupe CGI en technologies de l'information.