La Bourse de Toronto a plongé lundi de plus de 300 points, enregistrant son plus important déclin quotidien depuis avril 2013. Les titres du secteur de l'énergie ont été plombés par la publication de données économiques chinoises et par la publication d'un rapport suggérant que les prix du pétrole pourraient devoir tomber encore davantage avant de commencer à prendre du mieux.

L'indice composé S&P/TSX a malgré tout clôturé bien au-dessus de son creux du jour- il perdait à un moment près de 500 points - avait une baisse de 329 points, soit 2,3 pour cent, à 14 144,17 points. L'indice phare du parquet torontois avait déjà cédé près de deux pour cent la semaine dernière.

Les prix du pétrole ont culbuté de près de 40 pour cent depuis le milieu de l'été, en raison de la faiblesse de la demande et d'une surabondance des réserves - attribuable en grande partie à la hausse de la production aux États-Unis. Les prix ont aussi souffert de la décision des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de garder la production à son niveau actuel.

Le secteur torontois de l'énergie a retraité de 6,5 pour cent après avoir rendu la semaine dernière cinq pour cent, pendant que le cours du pétrole reculait à un creux de cinq ans.

Le prix du baril de pétrole a effacé lundi 2,79 $ US à 63,05 $ US à la Bourse des matières premières de New York.

Le dollar canadien s'est pour sa part déprécié de 0,38 cent US à 87,09 cents US.

Les exportations chinoises ont progressé de 4,7 pour cent en novembre, comparativement à une croissance de 10,6 pour cent en octobre, ce qui était plus faible que prévu. Les économistes s'attendaient en outre à ce que les importations affichent une légère hausse, mais elles se sont plutôt contractées de 6,7 pour cent par rapport à l'an dernier.

Par ailleurs, selon un rapport de l'analyste Adam Longson, de Morgan Stanley, le cours du Brent - un indice de référence mondial pour le pétrole - pourrait reculer jusqu'à 43 $ US le baril au deuxième trimestre de l'an prochain avant que les prix ne recommencent à grimper. La banque d'investissement américaine a réduit sa prévision moyenne pour le Brent l'an prochain de 28 $ US à 70 $ US le baril, et sa moyenne de 2016 de 14 $ US à 88 $ US le baril.

La baisse des titres de l'énergie a aussi nui aux marchés boursiers de Wall Street. La moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a reculé de 106,31 points à 17 852,48 points, tandis que l'indice élargi S&P 500 a glissé de 15,06 points à 2060,31 points et que l'indice composé du Nasdaq a rendu 40,07 points à 4740,69 points.

La faiblesse du prix du brut a des conséquences sur les budgets de dépenses en immobilisations des sociétés pétrolières.

Precision Drilling a indiqué lundi que ses dépenses pour l'an prochain seraient de 493 millions $, ce qui représente une baisse de 44 pour cent par rapport à cette année. Son action a abandonné 50 cents, soit 7,3 pour cent, à 6,35 $.

Vermilion Energy a pour sa part annoncé un budget de dépenses en immobilisations de 525 millions $, en baisse de 22 pour cent par rapport à cette année. Son action a perdu 2,85 $, soit 5,8 pour cent, à 46,14 $.

Ailleurs dans ce secteur, la banque américaine Citigroup a réduit sa recommandation sur l'action de Canadian Natural Resources à «neutre» et son action a rendu 1,50 $, soit quatre pour cent, à 35,64 $.

Les données commerciales chinoises ont aussi fait reculer les cours des actions des sociétés minières. À Toronto, le secteur des métaux et minerais diversifiés a rendu 3,45 pour cent, tandis que le prix du cuivre abandonnait 2 cents US à 2,89 $ US la livre à New York.

Le secteur de la finance a aussi pesé sur le TSX, avec un recul de 1,45 pour cent. Les actions des grandes banques, qui ont dévoilé la semaine dernière des résultats trimestriels mitigés, ont continué à céder du terrain.

Le secteur aurifère a été le seul d'importance à réaliser des gains. Il a gagné 1,4 pour cent pendant que le cours du lingot d'or s'appréciait de 4,50 $ US à 1194,90 $ US l'once à New York.