Wall Street a battu de justesse de nouveaux records vendredi, aidée par un rapport sur l'emploi américain relativement bien reçu par les investisseurs: le Dow Jones a gagné 0,11 % et le S&P 500 0,03 %.

La Bourse de Toronto a clôturé en hausse, pendant qu'un plus faible dollar américain et un solide rapport sur l'emploi au Canada ont permis au huard de s'apprécier de 0,72 cent US à 88,24 cents US.

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Les marchés à la clôture :

TSX   14 690,83 / +127,45 (+0,88 %)

Dow Jones   17 573,93 / +19,46 (+0,11 %)

S&P 500   2031,92 / +0,71 (+0,03 %)

NASDAQ   4632,53 / -5,94 (-0,13 %)

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Il s'agit de la troisième séance consécutive de records pour ces deux indices.

À l'issue d'une séance hésitante, la place new-yorkaise a regagné des couleurs en toute fin de séance.

«Le marché vient de connaître un rebond assez incroyable ces jours-ci» et l'on a assisté à «de petites prises de profits avant le week-end», a expliqué Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management. Mais un rapport sur l'emploi «pas mauvais», selon lui, a fini par susciter l'enthousiasme des investisseurs.

Le taux de chômage de la première économie mondiale a reculé à son plus bas niveau depuis juillet 2008 en octobre, à 5,8 %, contre 5,9 % le mois précédent. Et pour la première fois en six ans, le nombre de chômeurs est passé sous la barre des 9 millions.

Les embauches ont été un peu moins convaincantes, l'économie américaine n'ayant créé que 214 000 emplois ce mois-là, soit moins qu'attendu (235 000) même si les chiffres des deux mois précédents ont été revus en hausse, à 256 000 en septembre et 203 000 en août.

Au final, «ces chiffres sont plutôt positifs pour les marchés car ils montrent que l'amélioration du marché du travail est lente, ce qui devrait permettre aux taux d'intérêt» de la Réserve fédérale (Fed) «de rester encore bas jusqu'à la mi-2015, voire après», a estimé quant à lui David Levy, de Kenjol Capital Management.

Et, d'ailleurs, «comment imaginer que la Fed remonte ses taux quand les salaires n'augmentent pas» ou presque, bloquant toute réelle hausse des prix, a fait valoir Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services.

L'amélioration du marché du travail et une inflation à 2 % sont les grands objectifs d'une banque centrale dont la politique monétaire très accommodante s'est avérée primordiale pour le rebond des marchés ces dernières années.

Abercrombie & Fitch plonge 

Les opérateurs ont aussi digéré une salve de résultats contrastés, dont ceux du géant des médias et du divertissement Disney qui a perdu 2,17 % à 89,34 dollars. Certains analystes craignent un ralentissement de la croissance de ses bénéfices après un exercice 2014 record.

D'autre part, l'assureur santé Humana, sanctionné notamment pour ses perspectives mitigées pour 2015 a vu son titre chuter de 6,64 % à 130,58 dollars et le groupe pharmaceutique Salix, qui a déçu sur toute la ligne a décroché de 33,98 % à 91,47 dollars.

Dans le même secteur, Allergan à qui l'investisseur activiste américain Bill Ackman a demandé vendredi d'organiser des enchères ouvertes entre ses deux prétendants, Valeant (-2,07 % à 126,11 dollars) et Actavis (-1,79 % à 245,91 dollars), a perdu 0,71 % à 196,00 dollars.

Le groupe d'habillement Abercrombie & Fitch s'est effondré lui de 16,62 % à 29,50 dollars après un trimestre ayant vu ses ventes plombées par la hausse du dollar et par un déclin de fréquentation de ses magasins, notamment en Europe.

L'opérateur de plateformes pétrolières basé en Suisse Transocean qui a reporté la publication de ses résultats trimestriels en raison de contrats de forages moins rentables que prévu a lâché 0,70 % à 29,71 dollars.

Bank of America (BofA) qui a revu après coup en baisse ses résultats du troisième trimestre, est resté stable à 17,36 dollars. JPMorgan Chase qui va elle supprimer 3000 emplois de plus qu'initialement prévu cette année dans ses activités de banque de détail, a gagné 0,36 % à 61,45 dollars.

Les supermarchés en difficulté Sears, qui envisagent de créer une société immobilière (REIT) à laquelle ils cèderaient la propriété de 200 à 300 de leurs magasins, se sont envolés de 31,04 % à 42,81 dollars. Ils resteraient locataires des murs, mais cette opération devrait améliorer leurs liquidités.

Le marché obligataire a progressé. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans a reculé à 2,312 %, contre 2,375 % jeudi soir, et celui des bons à 30 ans à 3,046 % contre 3,093 %.