La Bourse de New York a terminé en nette baisse lundi, creusant en toute fin de séance les fortes pertes enregistrées la semaine dernière dans un marché s'inquiétant pour les perspectives de croissance mondiale.

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Les marchés à la clôture:



Dow Jones -197,47 (-1,19%) à 16 346,63

S&P 500 -28,33 (-1,49%) à 1 877,80

NASDAQ -57,07 (-1,33%) à 4 219,17

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Après avoir fluctué autour de l'équilibre pendant la majeure partie de la journée, les indices se sont enfoncés en territoire négatif à l'approche de la clôture.

En l'absence de nouvelle information majeure, ce mouvement correspond surtout «à la suite de ce qui s'est passé la semaine dernière et est directement lié aux inquiétudes sur la croissance mondiale», a estimé Art Hogan de Wunderlich Securities.

La place new-yorkaise a en effet traversé une période de fortes turbulences la semaine dernière, le Dow Jones revenant même vendredi sous son niveau de début d'année.

Les investisseurs se sont aussi un peu effrayés quand le S&P 500 est passé sous la moyenne des 200 derniers jours, selon David Levy de Kenjol Capital Management. «C'est un élément technique considéré comme un bon indicateur pour la tendance à long terme, c'est la première fois depuis 2012 qu'on clôture en dessous», a-t-il expliqué.

Surtout, dans un environnement où les indices semblent pris dans une spirale baissière, «le marché a besoin de catalyseurs positifs pour repartir à la hausse et on n'avait aucun indicateur ou résultat d'entreprises (ce lundi) à l'agenda», a ajouté le spécialiste. En ce jour semi-férié aux États-Unis (Colombus Day), le marché obligataire était aussi fermé.

«On ne sait pas encore si cela relève juste d'un petit soubresaut, d'une simple baisse qui ne dépassera pas 5%, ou si cela amorce une période plus trouble», a commenté de son côté Mace Blicksilver de Marblehead Asset Management. Dans ce contexte, «personne n'a envie de jouer les héros et de prendre de gros risques.»

Signe de cette nervosité, l'indice VIX, ou «indice de la peur», a terminé à 24,64, son plus haut niveau depuis juin 2012.

Craintes liées à Ebola

Les investisseurs attendent désormais la suite de la saison des résultats pour tenter de trouver une direction. Mardi ce sera notamment au tour des grands établissements financiers JPMorgan (-0,62% à 58,16 dollars), Citigroup (-0,42% à 49,90 dollars) et Wells Fargo (-0,87% à 50,20 dollars).

Par ailleurs, les craintes liées à Ebola sont revenues sur le devant de la scène avec la confirmation ce week-end par les autorités sanitaires américaines de la première infection contractée aux États-Unis.

«Cela pèse sur le secteur du transport aérien et du tourisme», a relevé Mace Blicksilver.

Du côté des compagnies aériennes, United Continental a ainsi perdu 7,29% à 40,59 dollars, Delta Airlines 6,11% à 30,90 dollars et Southwest Airlines 5,53% à 28,88 dollars.

Les sites de réservations de voyages par internet Orbitz et Expedia ont perdu respectivement 4,99% à 7,42 dollars et 5,75% à 76,34 dollars.

La nouvelle baisse des prix du baril de pétrole, à son plus bas depuis 2012 à New York et depuis 2010 à Londres, a aussi pesé sur les actions des compagnies liées à l'énergie. Chevron a perdu 1,63% à 112,03 dollars et ConocoPhillips 3,25% à 68,07 dollars.

Parmi les autres valeurs du jour, la société ferroviaire CSX Corp, qui selon le Wall Street Journal a été approchée par son homologue canadienne Canadian Pacific Railway pour une fusion, a bondi de 5,88% à 31,70 dollars.

Fiat Chrysler Automobiles, né de la fusion entre la Fabbrica Italiana Automobili Torino (Fiat) et sa filiale américaine Chrysler, a démarré tranquillement lundi sa cotation à Wall Street. Le titre a terminé à 8,92 dollars, ce qui représente une hausse de 0,22% par rapport au cours de clôture vendredi soir des certificats de dépôts (American Depositary Share, titre de créance) du groupe.