Wall Street s'enfonçait nettement en territoire négatif jeudi à la mi-séance, plombée par des spéculations sur un resserrement anticipé de la politique monétaire américaine et des craintes sur la Russie.

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Les marchés vers 12h40:



TSX 14 929,57 / -190,97 (-1,26%)

Dow Jones 16 974,60 / -235,46 (-1,37%)

S&P 500 1 970,67 / -27,63 (-1,38%)

NASDAQ 4 475,94 / -79,28 (-1,74%)

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Après une ouverture en légère baisse, les indices ont rapidement dégringolé plus nettement dans le rouge.

«Les données économiques publiées ce matin alimentent les craintes d'une éventuelle hausse plus forte que prévu des taux d'intérêt de la Réserve fédérale», quand un resserrement sera décidé, «ou d'une accélération du calendrier» pour une hausse de ses taux directeurs, a expliqué Alain Srainka, de Cornerstone Wealth Management.

Les courtiers se sont particulièrement penchés sur des statistiques portant sur les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage aux États-Unis.

Si elles ont affiché une hausse à la mi-septembre, leur progression s'est avérée moins marquée que prévu.

«Et l'on s'attend à ce que vendredi les chiffres sur la croissance américaine au deuxième trimestre soient révisés en hausse, jusqu'à 4,6% contre 4,2% précédemment estimé», a-t-il ajouté.

En revanche, les commandes de biens durables ont enregistré un plongeon spectaculaire en août, plombées par le secteur des transports.

«Mais ces données sont par essence extrêmement volatiles, et le marché ne s'est pas focalisé dessus aujourd'hui», a commenté M. Srainka.

Elles ont chuté de 18,2% sur un mois, soit plus qu'attendu, mais n'effacent pas toutefois totalement le bond record de 22,5% enregistré en juillet.

Par ailleurs, des spéculations sur la préparation en cours d'un projet de loi en Russie pour saisir des avoirs étrangers en représailles aux sanctions occidentales contre Moscou, pour son rôle dans la crise ukrainienne, accentuaient la nervosité des investisseurs.

«Si ces rumeurs sont avérées, et si la Russie se met à saisir ces biens, c'est une mauvaise nouvelle pour les entreprises étrangères et c'est évident que cette crainte provoque une forte réaction», a estimé le gérant de fortune.

Les investisseurs étaient aussi «focalisés sur les vives tensions géopolitiques, après de nouvelles frappes des forces américaines et de leurs alliés arabes contre les positions jihadistes en Syrie, et notamment des raffineries», ont relevé les experts de Wells Fargo.

Pour la première fois depuis le début des frappes en Syrie mardi, des avions de combat des États-Unis, d'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis ont en effet frappé dans l'Est syrien 12 raffineries contrôlées par l'organisation État islamique, qui constituent une de ses principales sources de revenus.

Apple perd plus de 3%

N'arrangeant rien, le géant informatique Apple, très grosse valeur technologique, s'enfonçait de 3,12%, à 98,58 dollars, après avoir reconnu des bogues concernant son système d'exploitation iOS 8 perturbant le fonctionnement de son nouveau téléphone iPhone 6.

La société de matériel électronique Jabil Circuit, qui a fait part des résultats meilleurs que prévu, du côté de ses bénéfices comme de son chiffre d'affaires, pour le quatrième trimestre de son exercice décalé, cédait 1,20% à 20,60 dollars.

Le constructeur automobile Ford Motor, qui a annoncé jeudi la création d'une deuxième équipe dans son usine de Kansas City (Missouri, centre des États-Unis), permettant la création de 1.200 emplois, cédait 1,25% à dollars, à 16,20 dollars.

Le constructeur aéronautique Boeing lâchait 0,98% à 127,32 dollars, peu après l'annonce par les autorités japonaises qu'elles n'ont pas réussi à identifier la cause de surchauffe qui a affecté l'un des appareils Boeing 787 au Japon, plus d'un an et demi après de graves incidents de batteries.

Des entreprises américaines aux investissements importants en Russie telles que le groupe pétrolier Exxon Mobil, ou dans l'agroalimentaire, McDonald's et Coca-Cola cédaient respectivement 1,16% à 94,71 dollars, 0,88% à 94,16 dollars et 0,97% à 41,86 dollars.

Le marché obligataire progressait. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans reculait à 2,515%, contre 2,569% mercredi soir, et celui des bons à 30 ans à 3,221% contre 3,283% à la précédente clôture.