L'action d'Apple (AAPL) s'est appréciée de 3% hier, au lendemain du dévoilement de ses nouveaux produits. En revanche, le titre d'eBay (EBAY) a reculé de 3% pour la deuxième séance de suite, alors que son service PayPal devra dorénavant composer avec la menace d'Apple Pay. Plusieurs analystes ont haussé leurs cours cibles pour Apple. Voici quelques réactions offertes par les experts de Wall Street dans les dernières heures.

L'iPhone 6 positionné pour un record

Les nouveaux téléphones pourraient être les plus populaires de la gamme iPhone à ce jour, et fort probablement les plus rentables, selon Amit Daryanani, chez RBC. «L'action pourrait grimper une fois qu'on connaîtra les chiffres de ventes de la fin de semaine [les précommandes seront prises dès demain]. Apple est positionnée pour un record de ventes avec son iPhone 6, selon Michael Walkley, de Canaccord. «À la suite des résultats de notre sondage, j'anticipe de très fortes ventes de l'iPhone 6. Des contraintes d'approvisionnement pourraient limiter les ventes de l'iPhone 6 Plus d'ici la fin de l'année, mais ça pourrait vouloir dire de fortes ventes au début de 2015.»

Un «killer App» ?

Le système de paiement mobile Apple Pay est le produit à s'imposer, selon Tavis McCourt, de la firme Raymond James. Ça pourrait être un «game changer» puisque d'importants détaillants et les gros émetteurs de cartes de crédit appuient déjà l'initiative d'Apple, dit-il. «Et si c'est aussi facile et sécuritaire que le laisse croire la vidéo promotionnelle, ça pourrait être un service unique qui permettra d'aller chercher des parts de marché à Android de façon permanente. Apple n'a pas tenté de lancer un killer App de cette envergure depuis Siri.»

Une incidence sur l'iPad

Apple n'a rien dévoilé de nouveau pour ses iPad cette semaine. Toutefois, Keith Bachman, de la BMO, pense que l'iPhone 6 (qui a un plus gros écran) risque de cannibaliser les ventes d'iPad Mini. «Ce qui serait positif pour les marges de profits d'Apple», croit-il. Son collègue Bill Shope, chez Goldman Sachs, souligne que le nouvel iPhone 6 Plus (avec écran de 5,5 pouces) expose Apple à la catégorie téléphone-tablette (phablet) et assure une protection contre le ralentissement de la croissance des ventes d'iPad.

Difficile d'évaluer l'Apple Watch

La montre est «étonnamment innovatrice» aux yeux de Bill Shope, de Goldman Sachs. Il doute cependant que ça représente un «game changer» pour Apple sur le plan financier. «On en connaît encore très peu sur ce produit, sur la durée de vie de la batterie par exemple. On ne sait pas non plus si un nombre significatif de gens qui se soucient de leur apparence remplaceront leur montre analogue par une montre intelligente.» Chez Canaccord, Michael Walkley souligne que compte tenu du prix de 349$US, il s'attend à ce que la montre génère des marges de profits supérieures à la moyenne des autres produits d'Apple.

Horizon 2015 pour l'Apple Watch

Bien que la montre intelligente d'Apple ne pourra être mise en marché à temps pour les Fêtes, Keith Bachman, de la BMO, ne s'en formalise pas trop. «Ça va inciter les investisseurs à conserver leurs actions d'Apple étant donné que le lancement de la montre sera imminent, au début de la prochaine année.» Chez Cantor Fitzgerald, Brian White ajoute que la montre arrivera durant la période creuse qui suit les ventes d'iPad et d'iPhone pour Noël. «Ça risque d'apaiser les inquiétudes à l'effet qu'Apple pourrait traverser une période plus tranquille après le lancement des nouveaux iPhone.»

Deux raisons pour ne pas acheter l'action

Une soixantaine d'analystes suivent les activités d'Apple, et la très grande majorité recommande l'achat du titre. Kulbinder Garcha, chez Credit Suisse, est un des rares à ne pas en suggérer l'achat. La marge bénéficiaire brute l'inquiète, notamment parce que les iPhone 6 sont de 30 à 60% plus gros. Ils coûteront donc plus cher à fabriquer, dit celui qui craint aussi pour la croissance des bénéfices par action car le marché haut de gamme du téléphone intelligent aurait atteint une certaine maturité.