Wall Street a terminé sans direction vendredi, après avoir été victime en séance d'un brusque décrochage déclenché par l'annonce d'un incident militaire en Ukraine. La Bourse de Toronto a pour sa part clôturé en légère hausse.

Le huard s'est apprécié de 0,12 cent US à 91,84 cents US après que Statistique Canada eut fait état de la création de 42 000 emplois le mois dernier. L'agence avait indiqué plus tôt cette semaine avoir découvert une erreur dans son rapport de vendredi dernier, lequel affirmait plutôt que seulement 200 emplois s'étaient ajouté au marché en juillet.

-------------------

Les marchés à la clôture :



TSX 15 304,21 / 13,03 (0,09%)

Dow Jones 16 662,91 / -50,67 (-0,30%)

S&P 500 1 955,06 / -0,12 (-0,01%)

NASDAQ 4 464,93 / 11,93 (0,27%)

-------------------

Après un début de journée en hausse, les indices se sont brusquement enfoncés dans le rouge en milieu de matinée à New York, quand Kiev a annoncé avoir en partie détruit une colonne de blindés russes entrée la veille sur son territoire.

«C'est exactement le genre de nouvelles qui, un vendredi en plein milieu de l'été avec peu de participants, ne peut que rendre les gens nerveux», a commenté Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services.

Si la situation dégénérait en véritable conflit armé entre l'Ukraine et la Russie, «les premières répercussions se feraient sentir principalement en Europe, avec un durcissement des sanctions économiques contre la Russie et automatiquement des mesures de rétorsion de la part» de Moscou, a expliqué le gérant de fonds. «L'impact serait moins important sur les États-Unis, mais cela contribuerait à une certaine peur du risque», a-t-il ajouté.

Toutefois, «à chaque fois qu'on a observé ce genre de mouvement de ventes massif inspiré par l'Irak, Gaza ou l'Ukraine, cela n'a jamais duré très longtemps», a nuancé le spécialiste.

De fait, les indices ont par la suite peu à peu effacé leurs pertes.

Ruée vers le marché obligataire

Cette évolution «semble indiquer que les courtiers sur le marché des actions restent plus sensibles aux fondamentaux économiques qu'aux événements extérieurs», a jugé Peter Cardillo de Rockwell Global Capital.

En l'occurrence, le manque d'éclat des indicateurs publiés vendredi «conforte l'idée que la Fed ne va sans doute pas modifier de sitôt la trajectoire de sa politique monétaire», particulièrement accommodante, a-t-il ajouté.

Si la production industrielle aux États-Unis a continué de progresser en juillet pour le sixième mois d'affilée, la hausse des prix à la production a été plus modérée que prévu sur la même période.

Quant au moral des ménages américains, il a baissé en août, selon la première estimation de l'indicateur établi par l'Université du Michigan.

Ces statistiques s'ajoutent à d'autres chiffres en demi-teinte concernant l'économie américaine diffusés plus tôt dans la semaine, comme la stagnation des ventes de détail en juillet ou l'augmentation plus importante que prévu des inscriptions hebdomadaires au chômage.

Le marché obligataire a profité de la ruée en cours de séance vers les actifs jugés moins risqués. Signe d'une demande accrue, le rendement des bons du Trésor à 10 ans a reculé à 2,345% contre 2,400% jeudi soir, à son plus bas niveau en clôture depuis juin 2013. Celui des bons à 30 ans a terminé à 3,135% contre 3,192% la veille, descendant à un niveau plus atteint depuis mai 2013.

Sur le front des valeurs, le groupe de cosmétiques Estée Lauder a grappillé 0,34% à 76,16 dollars. L'entreprise a terminé en beauté son exercice fiscal décalé 2013/2014 grâce à une accélération des pré-commandes pour l'année suivante, mais elle reste très prudente dans ses prévisions de bénéfices.

Le géant des boissons sans alcool Coca-Cola s'est apprécié de 1,74% à 40,88 dollars. Affecté par la désaffection pour ses sodas, le groupe tente de se renforcer dans les boissons énergisantes avec l'acquisition de 16,7%, pour 2,15 milliards de dollars, du spécialiste des boissons survitaminées Monster Energy, qui a bondi de 30,48% à 93,49 dollars.

Le groupe de médias Gannett s'est apprécié de 1,50% à 34,56 dollars. L'investisseur Carl Icahn a annoncé avoir pris une participation de 6,6% dans l'entreprise et soutient le projet de scission de sa branche de journaux annoncé début août.