La Bourse de New York a terminé en hausse jeudi, misant sur une accalmie des tensions géopolitiques après des propos apaisants de Vladimir Poutine et occultant des nouvelles économiques peu encourageantes. La Bourse de Toronto a clôturé sur un modeste gain de son côté.

Le dollar canadien s'est pour sa part apprécié de 0,12 cent US à 91,72 cents US à la veille du dévoilement, par Statistique Canada, de chiffres révisés sur le marché de l'emploi pour le mois de juillet.

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Les marchés à la clôture :



TSX 15 291,18 / 28,45 (0,19%)

Dow Jones 16 713,58 / 61,78 (0,37%)

S&P 500 1 955,18 / 8,46 (0,43%)

NASDAQ 4 453,00 / 18,87 (0,43%)

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«Si on s'en tenait aux gros titres sur l'économie, il ne serait pas étonnant de voir les indices évoluer en sens inverse», a souligné Art Hogan de Wunderlich Securities.

Aux États-Unis, les nouvelles inscriptions au chômage ont ainsi augmenté plus que prévu la semaine dernière, pour atteindre leur plus haut niveau depuis six semaines.

Mais c'est surtout l'économie de la zone euro qui inquiète: un an après sa sortie de récession, la région affiche une croissance au point mort, minée par le recul de 0,2% du PIB de l'Allemagne, première économie européenne, et la stagnation de celui de la France.

Les investisseurs sont aussi préoccupés selon Art Hogan par les performances «très mitigées» des principaux groupes américains de ventes au détail depuis le début de la saison des résultats, relançant les inquiétudes sur la vigueur de la consommation aux États-Unis.

Le plus grand d'entre eux, le géant de la distribution Wal-Mart, a ainsi abaissé ses prévisions de bénéfice annuel en dépit de résultats trimestriels solides. Son action s'est malgré tout adjugée 0,46% à 74,37 dollars.

Cependant tous ces chiffres peu reluisants sur l'économie «semblent garder à distance toute inquiétude sur un relèvement (imminent) des taux par la Fed», qui ralentirait l'afflux d'argent facile sur le marché, «et alimentent l'espoir de mesures de soutien supplémentaires de la part de la Banque centrale européenne», ont souligné les analystes de Charles Schwab.

Surtout, alors que la crise ukrainienne et ses conséquences sur les économies européennes et russe «est sans doute l'un des éléments ayant le plus freiné les marchés cet été», les courtiers ont accueilli avec un certain soulagement les derniers commentaires du président russe Vladimir Poutine, a estimé Art Hogan.

M. Poutine a en effet estimé jeudi que la Russie ne devait pas «se couper du reste du monde» et était prête à faire tout son possible pour parvenir à un règlement du conflit qui grève ses relations avec l'Occident.

Sur un autre front particulièrement surveillé par les investisseurs, l'Irak, une certaine détente était également en vue avec l'annonce que le premier ministre irakien sortant Nouri al-Maliki renonçait à s'accrocher au pouvoir et qu'il soutenait son successeur, Haïdar al-Abadi.

Buffett encore plus riche 

Du côté des valeurs, la séance a été marquée par l'action la plus chère de Wall Street, celle de la holding du milliardaire américain Warren Buffett, Berkshire Hattaway, qui a pour la première fois dépassé le seuil des 200.000 dollars. Le titre, qui a rapporté au deuxième trimestre 3.889 dollars de bénéfices l'unité, a terminé en hausse de 1,76% à 202.850 dollars.

Le conglomérat General Electric a plus modestement grignoté 0,15% à 25,87 dollars. Le fabricant suédois d'électroménager Electrolux a indiqué jeudi être en négociations pour le rachat d'une filiale du groupe américain qui, selon l'agence Bloomberg, pourrait atteindre 2 milliards de dollars

Le titre de l'équipementier en télécoms Cisco, qui a annoncé 6.000 nouvelles suppressions d'emplois, a perdu 2,62% à 24,54 dollars.

Le groupe technologique OmniVision Technologies, qui a annoncé jeudi avoir reçu une offre d'achat de la part d'un groupe d'investisseurs chinois le valorisant 1,6 milliard de dollars, a bondi de 15,00% à 28,29 dollars.

Le vendeur de cafetières et capsules de café Keurig Mountain Green s'est adjugé 0,22% à 114,30 dollars après avoir fait part d'une hausse de ses tarifs de 9% à partir de novembre, destinée notamment à compenser la flambée des cours du café et du cacao sur le marché des matières premières.

Le marché obligataire a terminé en hausse. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans a reculé à 2,400% contre 2,413% mercredi soir, et celui des bons à 30 ans à 3,192% contre 3,241% la veille.