Wall Street a nettement reculé mardi, basculant dans le rouge en fin de séance en raison de craintes accrues sur la situation irakienne qui ont relégué au second plan des chiffres économiques encourageants: le Dow Jones a perdu 0,70% et le Nasdaq 0,42%.

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Les marchés vers 16h50 :



TSX 14 962,37 / -143,26 (-0,95%)

Dow Jones 16 818,13 / -119,13 (-0,70%)

S&P 500 1 949,98 / -12,63 (-0,64%)

NASDAQ 4 350,36 / -18,32 (-0,42%)

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Selon les résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a lâché 119,13 points, à 16.818,13 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 18,32 points, à 4.350,35 points.Le S&P 500 a abandonné 0,64% ou 12,63 points, à 1.949,98 points.

A des niveaux record en début de séance, dopés notamment par des chiffres plus encourageants que prévu du moral des ménages américains et un bond des ventes de maisons neuves aux États-Unis, les indices new-yorkais ont brusquement courbé l'échine en fin de journée.

L'indice de la volatilité VIX, dit «indice de la peur», qui restait cantonné jusque-là à des niveaux plus vus depuis avant la crise financière, a également regagné un peu de terrain, à 12,13 points.

Des craintes géopolitiques accrues étaient au coeur de ce mouvement de ventes, selon les analystes.

«Des informations de presse ont fait état d'une attaque menée par des avions syriens en Irak», dans l'ouest du pays, a expliqué Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management, citant un article du Wall Street Journal qui évoquait la mort d'au moins 50 personnes lors de l'incident. «Cela a pesé sur le marché même s'il ne s'est pas effondré», a-t-il précisé.

En proie au chaos, l'Irak mais aussi la Syrie restaient en effet au centre des préoccupations, les investisseurs craignant l'impact d'une escalade des violences au Moyen-Orient sur le prix du pétrole et la croissance économique mondiale.

Dans ce contexte, «le secteur énergétique a été l'un des premiers pénalisés et a pesé sur le reste du marché», a précisé Dan Greenhaus, de BTIG.

Le groupe pétrolier ExxonMobil a ainsi cédé 1,58% à 102,73 dollars, Pioneer Natural Resources  et Athlon Energy ont chuté respectivement de 4,78% à 221,65 dollars et de 6,09% à 44,42 dollars.

Pour certains analystes cependant, ce recul était davantage dû à des raisons techniques.

«Les investisseurs ne cherchent qu'une excuse pour engranger quelques bénéfices au vu du niveau très élevé du marché actuellement», a assuré Michael James, de Wedbush Securities.

Une série d'indicateurs bien accueillis dans la matinée semblaient en effet promettre de nouveaux sommets sur le marché.

Le moral des ménages s'est nettement amélioré en juin, selon l'indice de confiance des consommateurs américains du Conference Board, l'indice s'établissant à son plus haut niveau depuis janvier 2008. Les ventes de maisons neuves aux États-Unis ont bondi de 18,6% sur un mois en mai, bien plus que prévu.

La progression des prix des logements a cependant ralenti en avril, même s'ils sont restés en hausse pour le 27e mois consécutif.

«Ces chiffres montrent que l'économie va mieux ce trimestre par rapport au précédent», a noté M. Greenhaus.

- American Apparel s'effondre encore -

Le fondateur évincé du groupe textile en difficultés American Apparel a saisi une instance d'arbitrage américaine pour demander sa réintégration à la société dont le titre s'est effondré de 21,35% à 0,53 dollars.

Le géant de la distribution sur internet Amazon, qui accepte à nouveau, selon la presse américaine, des précommandes des prochains films à sortir en DVD de Time Warner (+0,07% à 68,24 dollars), en pleine avancée des négociations commerciales entre les deux groupes, a cédé 0,94% à 324,16 dollars.

Le groupe de cosmétiques Avon Products, en difficulté financière, qui a annoncé mardi qu'il allait supprimer 600 emplois dans le cadre d'un vaste plan d'économies de coûts, a abandonné 0,95% à 14,55 dollars.

Le géant américain de l'agrochimie Monsanto a perdu 1,20% à 120,63 dollars, le marché ne réagissant que peu à des rumeurs sur un éventuel mariage avec son concurrent suisse Syngenta, à la veille des ses résultats trimestriels.

Le marché obligataire a progressé. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans a reculé à 2,586% contre 2,623% lundi soir et celui à 30 ans à 3,406% contre 3,449% la veille.

Le TSX recule

La Bourse de Toronto a clôturé en baisse mardi, malgré la publication de solides données sur le marché de l'habitation des États-Unis et la confiance des consommateurs américains.

L'indice composé S&P/TSX a échappé 143,26 points pour terminer la séance à 14 962,37 points. Le dollar canadien s'est pour sa part déprécié de 0,15 cent US à 93,08 cents US.

Les principaux indices boursiers américains ont aussi perdu des plumes, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles ayant cédé 119,13 points à 16 818,13 points, tandis que l'indice élargi S&P 500 a perdu 12,63 points à 1949,98 points et que l'indice composé du Nasdaq a effacé 18,32 points à 4350,36 points.

Les opérateurs ont notamment tenu compte de la publication de données montrant que les prix des maisons aux États-Unis avaient affiché en avril leur plus lente croissance en 13 mois.

Mais un autre rapport a fait état d'une hausse de 18,6 pour cent des ventes de maisons neuves au mois de mai, soit un rythme annuel de 504 000 ventes - le plus rapide en six ans. Par ailleurs, le Conference Board a indiqué que l'indice de confiance des consommateurs avait progressé à 85,2 points pour le mois de juin, une meilleure lecture que prévu.

Cependant, les indices boursiers de Toronto et de New York sont près de leurs sommets historiques et certains investisseurs se demandent quelle sera la prochaine source de croissance. En outre, les pressions inflationnistes s'accentuent et soulèvent des questions quant au moment que pourrait choisir la Réserve fédérale des États-Unis pour hausser les taux d'intérêt.

- Avec La Presse Canadienne