Wall Street a terminé en légère hausse vendredi, aidée par les bonnes performances de quelques valeurs technologiques dans un marché fébrile face à la crise irakienne.

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Les marchés à la clôture : 

TSX 15 001,61 / 91,98 (0,62%)

Dow Jones 16 775,23 / 41,04 (0,25%)

S&P 500 1 936,10 / 5,99 (0,31%)

NASDAQ 4 310,65 / 13,02 (0,30%)

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Les indices ont rebondi après deux séances consécutives à la baisse comme si «les courtiers n'étaient juste pas capables de laisser descendre encore un peu plus le marché», a commenté Michael James de Wedbush Securities.

Wall Street «reste dans une tendance haussière et tant qu'aucun élément significatif ne viendra l'altérer, il semble difficile d'avoir un mouvement de vente prolongé», a-t-il ajouté.

Le marché a bien fait une incursion en territoire négatif en début de séance après la publication d'un indicateur établi par l'Université du Michigan montrant un léger recul du moral des ménages aux États-Unis en juin.

Mais ils ont ensuite repris un peu de vigueur, portés notamment par la nette progression d'Intel, composant du Dow Jones. Le géant des puces informatiques, invoquant une demande pour les PC professionnels meilleure que prévu, a relevé sa prévision de chiffre d'affaires et son action a dans la foulée grimpé de 6,83% à 29,87 dollars, son plus haut niveau en dix ans.

Hewlett-Packard, dont les résultats dépendent aussi des ventes d'ordinateurs, a gagné 5,30% à 35,16 dollars.

L'annonce de grosses opérations de fusions-acquisitions a également stimulé l'appétit des investisseurs.

Ils ont ainsi fait exploser le titre du site de réservations de restaurants OpenTable (+48,35% à 104,48 dollars) après l'annonce de son rachat par le voyagiste en ligne Priceline.

Opérant sur le même genre de créneau, le site de commentaires d'internautes Yelp a grimpé dans son sillage de 13,79% à 74,92 dollars.

La chaîne de vêtements pour adolescents et jeunes adultes Express a quant à elle bondi de plus de 20% après la révélation par le fonds Sycamore Partners de son intention de racheter le groupe.

L'Irak, source d'incertitude 

Mais le marché, «pour la première fois depuis longtemps, (était) plus concentré sur des événements géopolitiques que sur l'économie», en l'occurrence la crise irakienne, selon Mace Blicksilver de Marblehead Asset Management.

Après une offensive fulgurante en début de semaine dans le nord du pays, des combattants jihadistes progressaient vendredi vers Bagdad, forçant le gouvernement à mettre en place un plan pour défendre la capitale irakienne.

Le président américain Barack Obama a indiqué que les États-Unis n'enverraient pas de troupes au sol pour contrer les extrémistes sunnites mais qu'il examinerait différentes options dans les «jours à venir».

«Wall Street n'aime pas voir à la télévision des images de rébellion, cause d'incertitude», a souligné Mace Blicksilver. De plus, «on ne pensait plus à l'Irak depuis un certain temps. Voir soudainement des troubles, pouvant avoir des conséquences très graves sur le marché pétrolier, réapparaître, est perturbant pour les investisseurs.»

Dans le secteur automobile, le constructeur GM s'est adjugé 0,31% à 35,63 dollars. Le groupe, qui a mis en place une politique de «risque zéro» après s'être vu reprocher d'avoir tardé à faire revenir chez les concessionnaires des véhicules liés à au moins 13 morts, a rappelé près de 600.000 véhicules supplémentaires en Amérique du Nord pour différents problèmes mécaniques.

Le constructeur aéronautique Boeing a quant à lui grappillé 0,08% à 132,29 dollars après l'annonce d'une commande de la compagnie China Eastern pour 80 appareils de la famille 737 pour un prix catalogue de plus de 8 milliards de dollars.

Le marché obligataire a reculé. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans a progressé à 2,604% contre 2,586% jeudi soir et celui à 30 ans à 3,412% contre 3,410% la veille.