La Bourse de New York a repris son souffle mercredi après un nouveau record la veille, manquant d'entrain après des prévisions jugées décevantes sur la croissance mondiale et le revers électoral d'un allié de Wall Street.

Bay Street a clôturé en baisse de son côté, alors que le dollar canadien s'est pour sa part apprécié de 0,31 cent US à 92,02 cents US.

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Les marchés à la clôture:



TSX -23,22 (-0,16%) à 14 881,16

Dow Jones -92,34 (-0,54%) à 16 853,58

S&P 500 -5,88 (-0,30%) à 1 944,91

NASDAQ -5,53 (-0,13%) à 4 332,47

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Le Dow Jones avait décroché mardi soir un quatrième record d'affilée, le S&P 500 échouant à grimper vers son cinquième sommet consécutif.

«La Banque mondiale (BM) a envoyé un message assez décourageant aux investisseurs» en revoyant ses chiffres de croissance en baisse, a expliqué Jack Ablin, chef des placements chez BMO Private Bank.

La Banque a revu ses prévisions de croissance mondiale de 3,2% à 2,8% pour 2014, citant les effets d'un hiver très rigoureux aux États-Unis, des craintes géopolitiques et des inquiétudes sur la croissance chinoise.

D'autre part, le marché «a accueilli avec stupéfaction la défaite d'Eric Cantor, qui est considéré comme un des plus grands amis de Wall Street» dans sa famille républicaine, lors d'une primaire, a continué M. Ablin.

Le choc de la défaite largement inattendue de M. Cantor, numéro deux de la Chambre des représentants et jusque-là pressenti pour prendre éventuellement la tête de cette assemblée, a été d'autant plus fort, selon l'investisseur, qu'elle s'est soldée par la victoire d'un candidat du Tea Party, un mouvement anti-establishment conservateur, «ouvertement antagoniste à Wall Street».

Cette nouvelle était jugée de «mauvais augure pour d'éventuels accords bipartisans sur le lancement de réformes» et le débat récurrent sur le plafond de la dette dans le pays et a «constitué une bonne excuse pour le marché pour procéder à des prises de bénéfices», a estimé Patrick O'Hare, de Briefing.com

En outre, «il est normal que le marché respire un peu» après une série de plusieurs records d'affilée, a estimé Steven Rosen, de la Société Générale à New York.

Boeing aussi plombé par Cantor 

L'un des titres les plus touchés par la défaite de M. Cantor, selon les analystes, est celui du constructeur aéronautique Boeing, qui a cédé 2,30% à 134,10 dollars, pesant lourdement sur l'indice Dow Jones, dont il est membre.

En effet, «Boeing est très dépendant des commandes étrangères» et la banque publique Export-Import (Ex-Im), «mise en place par le gouvernement pour rendre possible (...) le financement de biens parfois très chers comme les gros porteurs» est essentielle à sa croissance, a expliqué Christopher Low, économiste chez FTN Financial.

Or Eric Cantor était perçu comme favorable à cette institution, dénoncée par certains élus, «et son départ peut inquiéter pour l'avenir de la banque car on ne sait pas qui le remplacera», a-t-il poursuivi.

Le recul de Boeing «est d'autant plus étonnant qu'il intervient après l'annulation par Emirates» d'une commande de 70 A350 de son concurrent Airbus, longs-courriers vedettes censés entrer en service cette année et modèles rivaux de son Dreamliner 787, a poursuivi M. Low.

Le géant de la distribution sur internet Amazon s'est apprécié de 0,84% à 335,20 dollars. Le groupe a suspendu, selon le New York Times, les pré-commandes des prochains films produits par le groupe de médias Time Warner, dans le cadre de négociations commerciales en cours. Le groupe s'apprête aussi, selon le même quotidien, à lancer un service de musique en streaming.

Apple a perdu 0,41% à 93,86 dollars mais Starbucks gagné 0,27% à 74,80 dollars. Les deux sociétés font l'objet d'une enquête de la Commission européenne qui a décidé de se pencher sur les pratiques de multinationales qui profitent des spécificités fiscales de certains pays européens pour réduire leurs impôts.

Bank of America a cédé 2,07% à 15,59 dollars. La banque avait engagé des négociations avec les autorités américaines pour éviter des poursuites pour ses errements passés dans le secteur immobilier mais elles sont dans l'impasse, selon le New York Times.

Le marché obligataire a légèrement reculé, après avoir débuté dans le vert. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans a avancé à 2,640% contre 2,635% mardi et celui à 30 ans à 3,469% contre 3,466% la veille.