Quand il s'agit d'investissement rentable et sécuritaire, les banques canadiennes sont difficiles à battre. Plus de la moitié des prêts hypothécaires consentis sont garantis, et la majeure partie des dépôts sont protégés par Ottawa. Pas étonnant que leurs actions progressent de près de 10% par année depuis 25 ans.

Les 8 titres bancaires canadiens, incluant les banques régionales Laurentienne [[|ticker sym='T.LB'|]] et Canadian Western Bank [[|ticker sym='T.CWB'|]], ont déjà gagné plus de 3% depuis le début de l'année, alors que les 24 prêteurs américains accusent une baisse de même ampleur. Deux banques, soit la Royale [[|ticker sym='T.RY'|]] et la Scotia [[|ticker sym='T.BNS'|]], sont à des niveaux records. La Toronto-Dominion [[|ticker sym='T.TD'|]] et la Banque de Montréal [[|ticker sym='T.BMO'|]] ont établi leurs nouveaux sommets historiques le mois dernier.

Les analystes s'attendent à ce que le club bancaire conforte les marchés financiers en améliorant encore sa rentabilité exemplaire au terme du dernier trimestre, même si le rythme de croissance des affaires décélère. La Banque Royale et la TD dévoilent aujourd'hui leurs résultats pour ces trois mois terminés le 30 avril. Les quatre autres grandes banques, y compris la Nationale, s'exécuteront la semaine prochaine. La petite Banque Laurentienne complétera le groupe le 4 juin.

L'analyste John Aiken, de la firme britannique Barclays, prévoit une hausse «banale» de l'ordre de 7,2% du bénéfice par action moyen des six grandes banques, par rapport à leur performance historique. Progression «lente et régulière, régulière et lente», scande pour sa part l'analyste Sumit Malhotra, de Scotia Capital.

Gagnants et perdants

Les banques peuvent tabler sur les importants revenus tirés de la gestion de fortune avec la belle hausse des marchés boursiers. Cela compensera le ralentissement de la croissance des prêts et l'effondrement des revenus de services d'investissement avec l'espacement des fusions et acquisitions ainsi que des financements publics.

Premières à se déclarer, premières en importance et premières de classe, la Royale et la TD devraient afficher les plus fortes hausses de profit attendues de l'industrie pour ce trimestre, prévoit la communauté financière. Ce sont notamment les favorites de l'analyste Sumit Malhotra, même si la croissance de leurs affaires aux États-Unis l'inquiète un peu.

Pour sa part, la CIBC essuiera vraisemblablement son premier revers en plus de quatre ans à la suite de la vente de la moitié de son portefeuille de cartes de crédit Visa Aéroplan, en décembre dernier, et de la radiation d'activités bancaires dans les Caraïbes. La Banque de Montréal et la Laurentienne pourraient aussi voir un léger recul des affaires.

La Banque Nationale pourrait par ailleurs profiter de la stabilisation de ses résultats pour ajouter quelques cents à son dividende trimestriel, croit l'analyste Robert Sedran, de la CIBC. Le dividende de la banque montréalaise a augmenté au rythme annuel de 7,6% au cours des cinq dernières années et génère actuellement un rendement de 4%. La dernière majoration remonte à décembre dernier.

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LA RECOMMANDATION

L'analyste Brian Klock, de Keefe, Bruyette&Woods, craint que le marché sous-estime l'impact de la cession des comptes Visa Aéroplan de la CIBC sur son bénéfice par action. La firme américaine recommande à ses clients de prendre leurs profits sur la CIBC avant la publication de ses résultats trimestriels. En forte hausse depuis le début de l'année, le titre approche d'ailleurs son prix cible consensuel sur 12 mois. Neuf analystes, sur les vignt qui s'y intéressent, en recommandent néanmoins toujours l'achat.

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PROFITS BANCAIRES DU DEUXIÈME TRIMESTRE

(valeur ajustée par action)

Banque Réalisés en 2013 Prévus pour 2014

Royale 1,30$ 1,42$

Toronto-Dominion 0,95$ 1,02$

Scotia 1,24$ 1,32$

Banque de Montréal 1,46$ 1,53$

CIBC 2,12$ 2,05$

Nationale 1,04$ 1,04$

Laurentienne 1,29$ 1,24$

Source: Bloomberg