L'échec du projet de fusion avec Newmont Mining (NEM) initié par la multinationale Barrick Gold (T.ABX) et de l'acquisition du joyau québécois Osisko (T.OSK) par le géant Goldcorp (T.G) laisse sur leur faim deux gros prédateurs. Ils joignent les rangs de quelques jeunes loups à l'affût dans un cheptel d'entreprises affaiblies par les bas prix de l'or. Voici quelques producteurs d'or en chasse et d'autres dans leur ligne de mire:

Barrick Gold [[|ticker sym='T.ABX'|]]

Barrick Gold pourrait lancer une offre hostile en s'adressant directement aux actionnaires de Newmont, après l'échec des discussions en vue d'une fusion amicale, croient certains analystes. Le ton est déjà donné avec les reproches jetés de part et d'autre. Le fondateur de Barrick, Peter Munk, avait notamment qualifié Newmont la semaine dernière de société «extrêmement bureaucratique et inamicale envers ses actionnaires». Les deux plus grands producteurs d'or du monde demeurent confrontés à une montée de leurs coûts de production, alors que le cours de l'or a fondu de 30% depuis le pic de 2011. Leur fusion aurait permis d'énormes économies, en raison notamment de la proximité de leurs mines au Nevada. Barrick était prêt à émettre pour 13 milliards US d'actions pour acheter l'américaine.

Goldcorp [[|ticker sym='T.G'|]]

Goldcorp a renoncé à mettre le grappin sur la québécoise Osisko mais n'a pas abandonné son désir d'expansion. La saga des derniers mois a montré la volonté du deuxième producteur canadien de conclure une acquisition au pays, préférablement une société en production ou près de l'être, pour moins de 3,6 milliards. Le site financier participatif Seeking Alpha identifie trois cibles possibles:

- Pretium Resources avec ses très riches réserves de plus de 7 millions d'onces d'or à Brucejack, en Colombie-Britannique, serait en tête de liste. Même avec une prime de 50%, une mainmise coûterait moins de 1 milliard US, laissant à Goldcorp plein de capitaux pour développer la zone.

- Argonaut Gold remplirait aussi les critères avec son projet Magino, en Ontario, à la hauteur de Malartic. La société minière torontoise paraît une aubaine avec son potentiel de 6 millions d'onces d'or, moitié moins qu'Osisko, mais à un coût en Bourse 5 fois moindre.

- Le cas de Probe Mines est nettement plus spéculatif. L'entreprise torontoise n'en est qu'aux premiers stades d'analyse du projet qui impliquerait une mine à ciel ouvert avec 4 millions d«onces d'or. À noter: Agnico Eagle [[|ticker sym='T.AEM'|]], avec qui Goldcorp a croisé le fer pour Osisko, détient déjà 10% des actions de Probe.

B2Gold [[|ticker sym='T.BTO'|]]

B2Gold, de Vancouver, s'est distinguée par sa volonté de profiter des occasions d'achat à sa portée, à une table ronde organisée par le service de recherche de la Banque Scotia, à New York, la semaine dernière. Le producteur de moyenne importance souhaite doubler sa production à au moins 1 million d'onces d'or par an, seuil «raisonnable» pour être une entité «agile mais qui compte», selon le chef des finances, Mike Cinnamond. Le cours du titre, l'un des favoris du service de recherche de la CIBC comme du courtier Raymond James, est proche de sa valeur comptable, ce qui pourrait aussi en faire une cible de choix.

Primero Mining [[|ticker sym='T.P'|]]

La société Primero Mining est aussi sur le sentier des acquisitions, selon les experts de la Banque Scotia. Le producteur de Vancouver n'a pas craint de lancer une OPA de 220 millions pour Brigus Gold, alors que la tendance du prix de l'or était particulièrement incertaine. L'objectif était de diversifier sa production, concentrée au Mexique, en mettant la main sur l'or de la mine Black Fox dans la région de Timmins, en Ontario. L'acquisition et la croissance interne pourraient permettre à Primero de presque tripler sa production de 143 000 onces en 2013, d'ici 3 ans, tout en diminuant son coût unitaire. Le marché a d'ailleurs apprécié l'opération, portant le titre jusqu'à un sommet de 9,04$, soit 2 fois plus qu'au début de l'année, avant le repli récent à moins de 7,00$.