Wall Street a fini dans le vert une séance mouvementée, marquée par une chute en mi-séance en raison de l'escalade des tensions en Ukraine, de bons résultats d'entreprises finissant par l'emporter.

La Bourse de Toronto a clôturé la séance en légère hausse de son côté, malgré l'inquiétude entourant la croissance économique en Chine et l'intensification des tensions entre l'Ukraine et la Russie.

Le dollar canadien s'est quant à lui déprécié de 0,2 cent US à 91,1 cents US. 

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Les marchés à la clôture :

TSX 14 303,92 / 19,49 (0,14%)

Dow Jones 16 262,56 / 89,32 (0,55%)

S&P 500 1 842,98 / 12,37 (0,68%)

NASDAQ 4 034,16 / 11,47 (0,29%)

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«Ce marché est complètement fou», s'est exclamé Steven Rosen, courtier de la Société Générale. «Tous les jours, c'est la même chose: il ouvre dans un sens, puis part dans l'autre... il est extrêmement volatil sans raison particulière», a-t-il estimé.

Après une ouverture en franche hausse, les indices de la place new-yorkaise ont décroché en fin de matinée, emporté par le Nasdaq qui a touché des niveaux plus vus en séance depuis le 21 novembre.

Pour Dan Greenhaus, de BTIG, les gros titres sur l'escalade des tensions entre l'Ukraine et la Russie publiés dans la matinée ont joué un rôle essentiel dans la perte d'appétit des investisseurs.

Les autorités de Kiev ont lancé des forces armées dans l'est du pays contre des insurgés pro-russes et à Moscou -- qui a massé, selon l'OTAN, jusqu'à 40 000 hommes à la frontière entre les deux pays -- le premier ministre russe Dmitri Medvedev a évoqué mardi une Ukraine «au bord de la guerre civile».  Washington a toutefois qualifié l'initiative de l'Ukraine «mesurée» au regard de la position «intenable» dans laquelle elle se trouve.

Quoi qu'il en soit, un conflit ouvert entre les deux pays serait en effet «une mauvaise nouvelle à tous points de vue», pour le marché comme pour l'économie, a-t-il jugé.

Après sa dégringolade, «le Nasdaq a réussi à rebondir après avoir touché un seuil technique», et il a été suivi par la suite par le reste du marché, ont relevé les experts de Briefing.com.

Les indices ont également été aidés par les résultats trimestriels meilleurs que prévu de deux valeurs de l'indice Dow Jones, Johnson & Johnson (+2,12% à 99,20 dollars) et Coca-Cola (+3,74% à 40,18 dollars).

Les indicateurs américains, contrastés, ont laissé par ailleurs les opérateurs perplexes.

L'activité manufacturière de la région de New York a ralenti contre toute attente en avril et l'indice immobilier de l'association professionnelle NAHB a déçu en affichant une progression moins prononcée que prévu ce mois-là.

En revanche, plus encourageant pour l'économie américaine, la balance américaine des flux de capitaux investis à long terme est nettement repassée dans le vert en février, selon des chiffres du département du Trésor.

Twitter s'envole de 11% 

Twitter, qui a annoncé mardi l'acquisition de Gnip, une société spécialisée dans l'analyse de données et de contenus publiés sur les réseaux sociaux, s'est envolé de 11,38% à 45,52 dollars. La veille, ses co-fondateurs Jack Dorsey et Evan Williams, de même que le directeur général Dick Costolo, avaient annoncé lundi qu'ils n'avaient pas l'intention de vendre à court terme leurs titres dans le réseau social.

Le groupe de compléments nutritionnels Herbalife, accusé de faire reposer son activité sur une vaste fraude, a rebondi de 2,01% à 54,83 dollars, après un début de séance mouvementé en raison d'informations de presse faisant état de l'ouverture d'une enquête du ministre de la Justice de l'Etat de New York, Eric Schneiderman. Selon le New York Times, une telle enquête ne se conclura pas forcément sur une condamnation.

Yahoo! et Intel, dont les résultats étaient publiés après la clôture ont avancé respectivement de 2,29% à 34,21 dollars et 0,79% à 26,77 dollars.

Certains grands titres du Nasdaq, très touchés par les inquiétudes sur le secteur technologique ont encore reculé, dont Netflix (-1,60% à 336,27 dollars) et Tesla (-2,11% à 193,91 dollars).

Le marché obligataire a progressé. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans a reculé à 2,628% contre 2,639% lundi soir, et celui à 30 ans à 3,460% contre 3,484% à la précédente clôture.