Fort du succès mondial de son jeu vidéo Candy Crush, le groupe King se lance dans une nouvelle aventure avec l'annonce de son entrée prochaine à la Bourse de New York.

King a déposé mardi une demande auprès de l'autorité boursière américaine, la SEC, en vue d'une introduction en Bourse, indique dans un communiqué la société, qui possède six studios créatifs à travers l'Europe, dont Londres et Stockholm.

Le nombre d'actions proposées et leur prix n'a pas encore été décidé à ce stade. King espère toutefois pouvoir lever jusqu'à 500 millions de dollars, selon une estimation fournie dans le document déposé auprès de la SEC.

Une introduction en Bourse «nous donnera plus de flexibilité pour saisir des opportunité stratégiques si elles émergent à l'avenir», a expliqué le directeur général et cofondateur, Riccardo Zacconi.

«Jusqu'à présent, nous avons lancé cinq jeux sur mobiles, qui ont tous attiré un public enthousiaste. Notre plan est de capitaliser sur ce succès en bâtissant un large portefeuille de franchises durables sur le long terme», a expliqué le dirigeant, âgé de 46 ans.

King propose ses jeux vidéo - dont la très populaire saga Candy Crush mais aussi Farm Heroes, Papa Pear et Pet Rescue - sur les réseaux communautaires et les mobiles via les boutiques en ligne Google Play ou App Store d'Apple. Le téléchargement des jeux est gratuit, mais les joueurs peuvent ensuite acheter des éléments payants pour améliorer leurs performances.

Mais le succès de l'entreprise reste jusqu'à présent intimement lié à Candy Crush, au point que King a essayé récemment de déposer les droits du mot «candy», pourtant un simple nom commun signifiant «bonbon» en anglais, suscitant des critiques. Le groupe a expliqué vouloir défendre sa propriété intellectuelle face aux imitateurs.

Une croissance fulgurante

Le groupe a été fondé en 2002, mais a surtout connu une croissance fulgurante ces dernières années, alimentant déjà des rumeurs d'introduction en Bourse l'an dernier.

King employait 144 personnes fin 2011 et 665 fin 2013. Son chiffre d'affaires a bondi à 602 millions de dollars au quatrième trimestre 2013 contre 70 millions de dollars un an plus tôt.

«Ils sont arrivés à un palier et cette IPO (introduction en Bourse) répond au besoin de poursuivre leur développement international», estime Laurent Michaud, directeur d'études responsable du jeu vidéo au cabinet Idate.

«La conquête de nouveaux clients, qui sont sollicités de toutes parts, la rétention de ces clients revient de plus en plus cher. Cela implique une mécanique ludique attractive qui a un coût colossal, pour le développement, l'animation du jeu et les dépenses de communications et de marketing», explique-t-il à l'AFP.

King n'est pas la seule société européenne à avoir connu récemment un développement fulgurant dans le secteur. Le finlandais Supercell, qui a conçu les jeux Clash of Clans et Hay Day, a été racheté en octobre par deux sociétés japonaises, SoftBank et GungHo, qui ont payé 1,1 milliard d'euros pour en acquérir 51%.

Mais le sort d'autres concurrents à la chute aussi rapide que l'ascension a aussi de quoi rendre méfiants les investisseurs. L'américain Zynga, introduit en Bourse en 2011, a ensuite vu son cours de Bourse plonger tout comme ses résultats.