Dopés par la perspective d'une prolongation des largesses de la banque centrale américaine, les indices boursiers ont poursuivi leur course aux sommets lundi à New York.

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Les marchés à la fin de la journée:



TSX : 13 458,06 / -24,51 (-0,18%)

Dow Jones : 15 976,02 / +14,32 (+0,09%)

S&P 500 : 1 791,53 / -6,65 (-0,37%)

NASDAQ : 3 949,07 / -36,90 (-0,93%)

----------------- Les indices Dow Jones et S&P 500, le plus surveillé par les investisseurs, avaient ouvert la séance au-dessus des seuils symboliques des 16 000 points et des 1800 points, qu'ils dépassaient pour la première fois de leur histoire, avant de se replier légèrement.

«C'est un mouvement typique quand on franchit de tels caps, cela invite des investisseurs à vendre», explique Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital.

«Les taux d'intérêt bas et le programme d'assouplissement monétaire» de la banque centrale américaine (Fed) agissent comme le moteur des marchés financiers, note le spécialiste.

L'audition la semaine dernière de Janet Yellen, qui doit diriger la Fed après le départ fin janvier de Ben Bernanke, a ravivé l'euphorie.

Mme Yellen a en effet fermement défendu au Sénat la politique actuelle de l'institution, qui consiste à maintenir des taux d'intérêt quasi nuls tout en injectant 85 milliards de dollars de liquidités par mois.

«Globalement, la croyance que les actions vont continuer à monter l'emporte, mais des investisseurs prennent des bénéfices sur les actions les plus volatiles», précise Michael James de Wedbush Securities. Ce sont ainsi les titres les plus en vogue, les «stars» de la Silicon Valley, qui ont connu les plus fortes baisses lundi.

Prudence de dernière minute

«Les actions sont retombées au cours de la dernière heure après des commentaires de l'investisseur activiste Carl Icahn qui s'est dit "très prudent" face aux niveaux actuels et craint une "grosse chute"», font remarquer les experts du site Briefing.com.

Le milliardaire américain est l'un des investisseurs les plus en vue de Wall Street.

Cette prudence a conduit «des gens à retirer leurs billes des technologiques, des noms en vogue, pour des valeurs plus traditionnelles», observe Michael James. Ce mouvement a surtout pénalisé le Nasdaq.

Il s'est traduit par la chute des titres des réseaux sociaux Facebook (-6,49 % à 45,83 $), Twitter (-6,46 % à 41,14 $) et LinkedIn (-3,89 % à 222,07 $), mais aussi des succès d'internet Netflix (-2,28 % à 341,77 $) ou Yelp (-8,96 % à 64,43 $), ou encore du constructeur de voitures électriques Tesla (-10,24 % à 121,58 $).

En revanche, le Dow Jones a surfé sur les bonnes performances de la banque JPMorgan Chase (+1,59 % à 55,74 $) et du constructeur aéronautique Boeing (+1,68 % à 138,36 $).

La banque, première en matière d'actifs aux États-Unis, a profité d'informations de presse sur un accord à l'amiable à 4,5 milliards de dollars conclu avec 21 investisseurs institutionnels pour mettre fin à un contentieux sur des titres dérivés de crédits hypothécaires risqués (subprime).

L'avionneur a de son côté réveillé l'appétit des investisseurs grâce à d'importantes commandes pour son 777X annoncées ce week-end, notamment par la compagnie aérienne Emirates.

L'action de Microsoft a en revanche pesé sur l'indice vedette américain, reculant de 1,69 % à 37,20 $ après avoir vu «sa note abaissée par Bank of America», selon Michael James.

Son rival Apple n'a pas fait beaucoup mieux, clôturant en baisse de 1,21 % à 518,63 $.

Le marché obligataire a fini en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 2,678 % contre 2,709 % vendredi soir, et celui à 30 ans à 3,766 % contre 3,801 % à la clôture précédente.