L'opérateur boursier américain Intercontinental Exchange (ICE) a annoncé mercredi avoir bouclé le rachat de NYSE Euronext pour environ 11 milliards de dollars, une opération qui donne naissance à un poids lourd mondial des marchés financiers.

La fusion va mettre un terme à deux siècles d'indépendance de la Bourse de New York et devrait entraîner l'introduction en Bourse en 2014 d'une partie des activités européennes de la société rachetée, et notamment de la Bourse de Paris.

Le nouvel ensemble se présente dans un communiqué comme le «premier réseau mondial de marchés de produits dérivés et d'actions».

Le groupe, dont la capitalisation boursière s'élève désormais à 23 milliards de dollars, couvre 16 marchés mondiaux et gère cinq chambres de compensation.

Cette opération, qui avait été lancée en décembre 2012, devait initialement être conclue le 4 novembre mais avait dû être reportée car certaines autorisations n'avaient pas été obtenues dans les temps.

Situé à Atlanta (sud-est des États-Unis), ICE est spécialiste des matières premières et des produits financiers liés aux changes ou aux taux d'intérêt.

Le groupe a été créé en 2000 par Jeffrey Sprecher qui est toujours son PDG.

Cette jeune entreprise met la main sur une institution plus que bicentenaire puisque la Bourse de New York a été créée à la fin du XVIIIe siècle et porte le nom de NYSE (New York Stock Exchange) depuis 1863.

L'opération permet aussi à ICE de mettre la main sur le Liffe, la filiale de dérivés de NYSE Euronext basée à Londres, une des pépites du groupe boursier.

La fusion entre ICE et NYSE Euronext devrait en revanche se solder par la cession d'Euronext, qui chapeaute les places de Paris, Bruxelles, Amsterdam et Lisbonne. Euronext devrait être introduite en Bourse en 2014, selon des modalités encore à définir.

ICE avait déjà fait une tentative de rachat de NYSE Euronext en 2011 en compagnie de la plateforme électronique Nasdaq, une opération qui avait échoué sous la pression du département américain de la Justice.

De son côté, NYSE Euronext avait vu son projet de fusion avec l'allemand Deutsche Börse retoqué début 2012 par la Commission européenne pour des raisons de concurrence, notamment sur les produits dérivés.

La consolidation a été forte ces dernières années entre les opérateurs boursiers qui doivent s'adapter à l'émergence de plateformes alternatives, l'érosion des volumes d'échanges, l'arrivée du courtage à haute fréquence et de nouvelles réglementations issues des dernières crises.